P.FRAISSE
(1963 .cité par C.BAYER in "L'enseignement des jeux sportifs collectifs":)
: " Il y a transfert lorsqu'un apprentissage modifie en le
facilitant, ou au contraire en interférant avec lui, un autre
apprentissage, et ce, qu'il le suive ou qu'il le précède".
P.PARLEBAS ("Contribution à un lexique commenté en
science de l'action motrice". 1981) : "Effet que l'on constate
quand l'exécution d'une activité modifie, de façon positive ou négative,
l'accomplissement d'une activité nouvelle ou la reproduction d'une
activité ancienne".
JP.FAMOSE et M.DURAND (in "Lexique thématique...
Echanges et controverses". n° spécial 188) : "Le
transfert d'apprentissage se définit par l'influence d'un apprentissage
antérieur sur l'acquisition d'une habileté nouvelle".
C.BAYER("Epistémologie des activités physiques et
sportives". 1990) : "Le transfert apparaît comme la capacité
active d'utiliser les expériences d'un apprentissage antérieur, de traiter
les situations structuralement analogiques, de découvrir que les mêmes
principes où des moyens identiques s'appliquent à des tâches différentes
pour les résoudre".
H.PIERON
(Vocabulaire de psychologie) : " On dit qu’il y a transfert
quand les progrès obtenus au cours de l’apprentissage d’une certaine forme
d’activité entraînent une amélioration dans l’exercice d’une activité
différente, plus ou moins voisine. De façon générale, l’acquisition d’une
habitude favorise, par un effet de transfert l’acquisition d’habitudes
suffisamment analogues."
Dictionnaire de psychologie Larousse (1991) : " Ensemble
des processus psychologique grâce auxquels une activité est facilitée par
une autre qui lui est analogue et qui l’a précédée. Il peut se faire que
la seconde activité soit perturbée par la première : on dit alors qu’il y
a transfert négatif ou interférence ".
|
M.REUCHLIN (" Psychologie". 1977) :
En particulier, l'objectif essentiel de l'enseignement consiste
sans doute à fournir des habitudes transférables".
O.REBOUL (Qu'est-ce qu'apprendre. 1980):
"Enseigner, c'est communiquer un contenu transférable et
organisé".
P.PARLEBAS ("Contribution à un lexique
commenté en science de l'action motrice". 1981) : "Le
transfert est au coeur des problèmes de l'éducation physique comme
d'ailleurs de tout apprentissage et de toute éducation".
M.TARDIF( "Pour un enseignement
stratégique. L'apport de la psychologie cognitive.1992) :
"Un des rôle fondamentaux de l'école est de développer des connaissances
que la personne peut généraliser".
|
Charte des
programmes (BO n° 8 du 20 Février 1992)
: Réaffirme la nécessité de
"privilégier les apprentissages réinvestissables hors du monde
scolaire"
Programmes 3éme (BO n°10 du 15 Octobre 1998)
:
"L'enseignement
doit habituer les élèves à identifier des similitudes ou des proximités
entre des situations d'apprentissage présentant des caractéristiques
communes fortes : ainsi, il vise d'éventuels réinvestissements de
compétences et de connaissances. A cet égard, le professeur proposera aux
élèves : - d'élargir le contexte d'action dans lesquels les compétences
acquises lors des années précédentes permettront aux élèves d'être
efficaces rapidement. - d'activer des compétences déjà acquises pour
faciliter de nouveaux apprentissages".
|
M.REUCHLIN
("Psychologie". 1977) : L'objectif essentiel de l'enseignement
et de fournir des habitudes transférables.
M.LAURENT ("L'enfant par son corps".1987) :
L'augmentation de la variabilité de la pratique d'un type de
mouvements favoriserait l'adaptation de ce mouvement à une nouvelle tâche
similaire.
J.P FAMOSE ("Aptitudes et performance motrice". 1988)
: Le transfert d'apprentissage se définit par l'influence d'un
apprentissage antérieur sur l'acquisition d'une habileté nouvelle. On peut
théoriquement penser que de tâches différentes, donc exigeant en fin de
pratique des combinaisons d'aptitudes différentes, mais sollicitant la
remise en jeu de la même aptitude, sont susceptibles d'être influencées
semblablement par cette aptitude. Si l'importance de cette aptitude
commune est forte, le transfert sera important et inversement. Dans le
modèle de traitement par étapes de
la théorie de l'information, il y a transfert si les deux tâches
sollicitent une étape commune de traitement et à des niveaux
équivalents.
R.A.SCHMIDT ("Apprentissage moteur et
performance".1993): "L'utilisation d'un pattern d'action
provenant d'un apprentissage précédent donne un avantage à l'élève dans la
nouvelle habileté particulièrement en début d'apprentissage". La théorie
de Schmidt postule que l'individu crée une abstraction de l'ensemble de
ses expériences et c'est cette abstraction qui est codée. Les
transformations induites par la production de mouvement sont intégrées
sous forme de feedback et comparées une référence interne. La mémoire joue
donc un rôle et SCHMIDT distingue deux états de mémoire : Un schéma de
rappel (permettent la production de )et un schéma de reconnaissance
(évaluation de l'adéquation du mouvement , au delà de 200ms).
La théorie du schéma met en évidence le rôle prépondérant de la diversité
de l'exercice sur la capacité à générer des patterns moteurs nouveaux,
donc une aptitude au transfert.
PIGOTT et SHAPIRO (1982) : Dans le cadre de
la théorie du schéma de Schmidt, les auteurs ont mis en évidence que les
résultats d'un groupe variabilité sont supérieurs à ceux d'un groupe
répétitif dans une expérience de lancer de balles lestées pour atteindre
une cible. Les résultats
plaident pour la souplesse du programme moteur, donc pour des règles de
paramétrisation souples pour être efficaces. Le fait de diversifier les
conditions de réalisation de l’habileté à acquérir, permet d'accroître la
force et la précision des règles construites, donc favorise le transfert à
des situations nouvelles.
R.A.SCHMIDT et SHAPIRO (1982) : les enfants ne
disposent pas d'un répertoire de schéma important ce qui explique la plus
grande efficacité des conditions variables. Toutefois, il faut une
certaine constance dans la pratique .C'est "tout l'art de l'enseignant que
de savoir doser la part du connu et de la nouveauté pour favoriser la
construction habileté motrice qui soit stable et flexible".
J.PAILLARD ("EPS interroge un psychophysiologiste"
in Revue EPS n°155. 1979)
: Dans les conditions variées de sollicitations de l'habileté
motrice mais compatible avec le champ de compétence, il y a élargissement
des marges de flexibilité d'où la plus grande adaptabilité des sous unités
opérationnelles qui compose le système: transfert positif. A l'inverse,
une sollicitation rigide et uniforme diminue à la marge de flexibilité :
stéréotypie (le programme moteur lancé ne peut plus être modifié):
transfert négatif.
P.GOIRAND ( in Spirales 3. 1990)
: "L'acquisition des compétences entraîne le
développement de capacités transférables... Le réinvestissement n'est
possible qu'à trois conditions: 1) Qu'il existe une variété de situations
sur un même problème. 2) Qu'il y ait reconnaissance par l'élève du
problème dans une situation différente. 3) Que l'élève soit à l'origine de
la construction de la solution."
P.GOIRAND (AEEPS.1990) : La
transfèrabilité des acquis (caractère généralisable des capacités) dépend
de la nature des acquis et de la façon dont les élèves s'approprient le
savoir.
(in "Apprendre" Revue Sciences
Humaines n°98. 1999) : "Tout un ensemble de stratégies
cognitives interagissent dans le transfert: accessibilité aux
connaissances et aux compétences dans la mémoire à long terme, évaluation
de leur validité pour les mettre en correspondance avec la situation
nouvelle, adaptation des éléments qui ne se correspondent pas etc... En
conséquence, il n'existe pas de "compétence transversale" in abstracto; le
transfert n'est possible que lorsqu'il est contextualisé. Il ne constitue
pas, comme on le croit souvent, une "généralisation", mais au contraire un
"processus de particularisation" qui sollicite un savoir spécifique pour
effectuer une tâche.
P.MENDELSON ( " Le concept de
transfert" 1994) : Insiste sur le concept de
contextualisation des connaissances . Les connaissances sont inscrites
dans le contexte dans lequel elles trouvent leur signification, et le
transfert serait ce qui permet l'utilisation dans un contexte
antérieur. La contextualisation des connaissances semble
déterminante pour comprendre comment un sujet utilise ce qu'il a appris.
Le transfert s'inscrit dans un triptyque ( contextualisation
-decontextualisation- recontextualisation). L'hypothètique transfert
serait alors le processus qui permettrait le lien entre ces trois phases.
D.DELIGNIERES
(" Apprentissage moteur , quelques idées neuves" in Revue EPS n°274. 1998)
: Explique
que le fait que selon l'approche dynamique, l'apprentissage "
modifie l'ensemble du paysage des attracteurs permet une lecture
nouvelle des phénomènes de transfert : l'acquisition d'une coordination
nouvelle peut avoir pour résultat la déstabilisation de coordinations
naturelles ou précédemment apprises, mais en retour elle peut faciliter
l'exercice de coordinations non pratiquées
jusqu'alors".
M.DERRIDER
:Le réinvestissement n'est
possible qu'à trois conditions: 1) Qu'il existe une variété de situations
sur un même problème. 2) Qu'il y ait reconnaissance par l'élève du
problème dans une situation différente. 3) Que l'élève soit à l'origine de
la construction de la
solution."
J.P.ASTOLFI et C.St LAURENT( "Le transfert, enjeu des
apprentissages") : Selon les
auteurs, le transfert est une activité cognitive qui converti
l'information en connaissance et par la suite les connaissances en
savoirs.
P.MENDELSOHN ("Le transfert des connaissances:la
pierre philosophale de l'enseignant". in Colloque International sur
les transferts de connaissances en formation initiale et continue
Lyon.1994): " Le concept de "transfert de connaissances" revêt
plusieurs significations: 1) Pour les théories associationnistes, il
désigne essentiellement une altération de la conduite issue de
l'interférence positive ou négative entre deux comportements. 2) Pour les
développementalistes Piagétiens, il représente la résistance qu'offre le
réel aux capacités structurantes du sujet. 3) Pour les fonctionnalistes,
le transfert de connaissances est avant tout un problème de degré de
ressemblance ou de similarité entre tâches. 4) Pour les pédagogues, il
s'agit essentiellement d'une qualité propre au sujet, c'est-à-dire une
autre manière de parler d'intelligence.5) Enfin, pour les contextualistes,
le problème du transfert de connaissances se résume au concept
d'affordance qui désigne une sorte de participation emphatique entre le
réel et le sujet.
J.P.ASTOLFI ("Actualité du
transfert" in "Savoir, c’est pouvoir transférer ?" in Cahiers
pédagogiques n° 408. 2002) : Note que " le transfert
suppose aussi la métacognition c’est à dire une position réflexive sur ce
que l’on fait, et comment on le fait"... Ajoute que "le transfert n'est
pas une sorte de disposition, mais que transférer, c'est encore apprendre.
Ce n'est pas le résultat d'un apprentissage mais c'en est la
condition."
J.Y.FOURNIER ("A l’école de
l’intelligence : comprendre pour apprendre") : Ecrit
qu’ " en psychomotricité on remarque que tout progrès enregistré
par une main qui réalise une tâche nouvelle difficile, transfère ces
progrès à l’autre main même si cette main ne s’est jamais
entraînée ".
J.G.CAUMEIL (" L’EPS entre geste et
concept " in Savoir, c’est pouvoir
transférer ?" Cahiers Pédagogiques n°408.
2002) : Emet l’hypothèse que les " transferts dans les
apprentissages moteurs ne se font pas par l’intermédiaire des techniques
du corps mais plus probablement par la construction d’une intelligence de
l’activité motrice".
|
D.GUIDI-CECCONI et Y.VANPOULLE ("Projet éducatif au
collège des Pyrénées".in Revues EPS n° 208. 1987 et n°225. 1990)
: Présentent un projet pédagogique basé sur la
notion de transférabilité .Les auteurs envisagent cette notion
sous l'angle de "l'attitude de l'apprenant face au problème à résoudre" et
privilégient les objectifs d'attitude et de méthode. Dans cette
optique, "La capacité de structurer un problème en vue de donner une
réponse adaptée" est l'objectif exigible en fin de troisième fixé par
l'équipe pédagogique.
G.PAPELIER ("Badminton versus tennis" in Revue EPS
n°254. 1995) :
Confirme l'hypothèse d'un transfert entre le tennis et le badminton avec
une classe de CM1 et caractérise les types de savoirs et de savoir-faire
transférés (principes de choix tactiques, de replacement défensif, de
placement/au partenaire, capacités de lecture de
trajectoire...).
J.FIARD ("De l’implicite à l’explicite" in
"Savoir, c’est pouvoir transférer ?"
Cahiers Pédagogiques n°408. 2002) :
Partant d’un des objectifs de l’EPS : habituer les élèves à identifier des
similitudes ou des proximités entre des situations d’apprentissage
présentant des caractéristiques communes fortes afin de pouvoir réinvestir
des connaissances et des compétences .L’auteur montre comment il est
possible d’y parvenir en cinq étapes : 1) Proposer des situations de
l’ordre de l’identique. 2) Introduire un paramètre désorganisateur de
l’action (exemple consigne supplémentaire…). 3) Changer l’habillage de
l’action (exemple roulade avant en gymnastique arrivée groupée, tendue…).
4) Introduire une décontextualisation de l’action (roulade avant à partir
d’une base de départ haute). 5) Favoriser l’accommodation de la procédure
d’action (ouvrir la tâche vers la nouveauté, appropriation d’un nouvel
espace et de nouvelles contraintes).
B.BENAZECH (" Jeux collectifs et stratégies " in
Savoir, c’est pouvoir transférer ?"
Cahiers Pédagogiques n°408. 2002) :
Postule que la pratique des jeux collectifs peut conduire à développer des
compétences cognitives transférables qu’il est possible de décliner autour
d’un réseau de communications motrices, d’un réseau des rôles
sociomoteurs. Les habiletés de course, de lancer de balle, d’attraper de
balle, de tir sont assujetties à une réflexion et à des choix
stratégiques.
|
M.DURAND (ACTES.Université d’été. 1993) :
"Il n'y a pas à proprement parlé
de théorie du transfert... Les recherches (généralement en laboratoires)
livrent des résultats assez décevants pour des enseignants d'EPS : les
apprentissages moteurs apparaissent dans la plupart des cas, comme très
spécifiques et peu propices à des généralisations à d'autres tâches. ..
Par ailleurs, la recherche des réinvestissements aujourd'hui, s'accompagne
d'apprentissages très superficiels et élémentaires, consacrés en priorité
à la composante cognitive des acquisitions".
WRISBERG et MEAD : Des conditions trop
changeantes ne permettent pas de conduire ses règles de réponse.
P.PELAYO et D.CHOLLET ("Les limites des
transferts didactiques d’une APS à une autre" in Technologie et
didactique des APS. 1993) : Mettent en évidence que
systématiser l'idée d'une didactique commune généralisable et transférable
peut déboucher sur la mise en oeuvre de pratiques d'intervention
inefficaces et inadéquates. Pour montrer ces limites, les auteurs
s'appuient sur la gestion de la vitesse et des paramètres de course dans
deux activités à habiletés fermées comme l'athlétisme et la natation
qui relèvent de logiques contraires qui ne peuvent déboucher sur la
mise en oeuvre de principes d'actions communs et transférables. Si
l'amélioration de l'amplitude doit rester l'objectif principal à
développer chez le débutant nageur ou athlète, il conviendra de développer
spécifiquement dans chaque activité le rapport amplitude /fréquence. En
effet, il n'apparaît pas envisageable de déterminer des rapports
amplitude/fréquence ou amplitude /vitesse suffisamment pertinents qui
intègrent l'ensemble des conditions de réalisation de la
performance.
JF.RICHARD ("Les activités
mentales". 1990) : Montre que l'isomorphisme de deux
situations ne garanti pas le transfert de connaissances.
B. CHARLOT,
E. BAUTIER et J.Y. ROCHEX ("Ecole et savoir dans les banlieues et
ailleurs" 1992) : Constatent que le morcellement des cours et la
séparation des matières font obstacle au transfert.
|
P.JONNAERT :La notion de
transfert trouve son origine dans les travaux de THORNKINE au début du XX
à siècle. Son hypothèse comportementaliste selon laquelle plus deux tâches
sont similaires, plus les comportements sont transférables n'est toujours
pas confirmée. Les résultats des travaux actuels semblent
même l'infirmer. C'est aujourd'hui vers les connaissances situées que les
recherches et les travaux se tournent.
J.P.ASTOLFI (" Actualité du transfert " in "Savoir, c’est pouvoir
transférer ?" Cahiers pédagogiques n° 408. 2002) : Précise que
si pour le modèle de la psychologie génétique , le transfert est postulé à
priori, le modèle de la psychologie cognitive est quant à lui
sceptique. à propos du transfert.
|