SOCIALISATION                  Retour    

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LAROUSSE 1993 : "Processus par lequel l'individu intègre les différents éléments de la culture environnante et s'intègre dans la vie sociale. "

Le Petit ROBERT : Le fait de développer des relations sociales, de s'adapter, de s'intégrer à la vie sociale.

G.ROCHER ("Introduction à la sociologie générale. 1.L'action sociale". 1970) : Le processus par lequel la personne humaine apprend et intériorise tout au cours de sa vie les éléments socio culturels de son milieu, les intègre à la structure de sa personnalité sous l'influence d'expériences et d'agents sociaux significatifs et par là s'adapte à l'environnement social où elle doit vivre .
SPINOZA : "Les hommes ne naissent point membre de la société mais s'éduquent à ce rôle".

J.CAMY ("L'EP de 1920 à 1980" in AFRAPS. 1989) : "L'école est un lieu privilégié de socialisation".

A.PROST ("Eloge des pédagogues". 1985) : "Le problème prioritaire, parce que préalable à tout enseignement et à toute étude, c'est de socialiser les élèves, c'est-à-dire de leur apprendre à vivre en société".

 

 
Loi d'Orientation sur l'éducation (10 Juillet 1989 . BO  spécial n°4 du 31 Août 1989) :Missions du système éducatif : " L'école a pour but de former, grâce à une réflexion sur les objectifs pédagogiques et à leur renouvellement, les femmes et les hommes de demain, des femmes et des hommes en mesure de conduire leur vie personnelle, civique et professionnelle en pleine responsabilité et capables d'adaptation, de solidarité et de créativité"…"développer sa personnalité, d'élever son niveau de formation initiale et continue, de s'insérer dans la vie sociale et professionnelle, d'exercer sa citoyenneté".

Charte des Programmes (BO n°8 du 20 Février 1992) : Propose "une articulation entre les objectifs de connaissance et les objectifs de socialisation" pour un réinvestissement des "apprentissages scolaires hors de l'école".

 

A.BANDURA (1977) : La socialisation repose sur les interactions avec autrui et sur l'appropriation des normes et des rôles sociaux.

 L.S VYGOSTSKY : Pour lui la socialisation est le moteur principal du développement.

 J.PIAGET ET B.INHELDER (" La psychologie de l'enfant".1966) : L'apparition des premiers comportements "sociaux" ne s'amorce qu'au cours du stade opératoire concret avec la possibilité naissante de coordonner des points de vue différents, de concevoir la réciprocité des actions et des intentions. La morale est alors autonome et basée sur une action de réciprocité.

A.CARTRON et F.WINNYKAMMEN ("Apprentissage des modalités d'interaction avec autrui dans la famille" in "Les relations sociales chez l'enfant". 1995) :  Les conclusions de différentes études  montrent qu'un enfant compétent (socialement) est celui qui ayant bénéficié d'un lien d'attachement suffisamment sécurisant avec sa mère, ou un substitut, continue à chercher auprès d'autrui protection et sécurité. A contrario, l'enfant soumis à une relation défectueuse (frustrations, anxiétés, agressions,...) avec ses parents montre des signes pathologiques (retrait social, manque de confiance en soi, agressivité, etc.) dés l'âge de 6 ans.

A.BLONDE (" Basket en liberté" in Revue EPS n° 242. 1993)= chargé de mission pour l'opération playground à la FFBB) : Montre la fonction socialisante du basket de rue car au delà des apparences se créent un code, une organisation spécifique à chaque aire de jeu. Pour ces jeunes en rupture avec l'autorité et la hiérarchie, on observe, grâce à ce jeu librement consenti,  une évolution vers la reconnaissance  des règles essentielle au plaisir du jeu. C'est la, le début de l'acceptation de la vie dans le système avec respect du code, de l'autre, tolérance et responsabilité.

P.THERME- F.COULOMB et M. SOKOLOWSKY (" Pratique du football et dynamiques identitaires. Une approche ethno anthropologique des banlieues" in "Questions actuelles. Psychologie du sport".1995) : Etudient le rôle psychosociologique de la pratique du "foot pied d'immeuble" dans les cités nord de Marseille et montrent la fonction socialisante du jeu. "La valorisation de soi est un excellent moyen de parvenir à la construction identitaire des adolescents". 

G.ROCHER ("Introduction à la sociologie générale. 1.L'action sociale". 1970) : Détermine trois aspects fondamentaux de la socialisation : 1) Acquisition de la culture . C'est le  processus d'acquisition des connaissances, modèles, valeurs propres à un groupe ou une société. 2) Intégration de la culture à la personnalité. Lorsque les éléments de la culture sont intégrés à la personnalité, la culture et le système social deviennent l'obligation morale , la règle de conscience. 3) Adaptation à l'environnement social.  

D.W.WINNICOTT (1971) : Concept " d'espace transitionnel" sans lequel la compréhension de l'adolescent ne peut se faire. Espace favorisant le lien entre la réalité interne et celle du monde environnant.

M.TOZZI ( in Cahiers Pédagogiques  n°342. 1996) : Défend l'idée selon laquelle   la question actuelle est de "traiter de l'articulation d'un objectif de socialisation et d'un objectif d'apprentissage".

 J.ALLEN ("Classroom management:  Student's perspectives,goals and strategies". in  American Educational Research Journal.1986) : A démontré que la socialisation est une des premières intentions des élèves lorsqu'ils sont à l'école.

G.H.MEAD : A montré comment  l'enfant en bas age se contente d'imiter les adultes, puis apprend à jouer les rôles de ses proches (" les autres significatifs"). Plus âgé, il entre dans un système de rôles complémentaires, il adopte l'attitude de l'autre envers lui- même ou envers sa propre conduite, enfin, il intériorise les règles générales qui organisent les différents rôles ("l'autrui généralisé"). La socialisation, en tant que construction d'une identité sociale, s'effectue par ce processus informel d'interaction et de communication avec les autres.

G.H.MEAD :  Est le premier à  écrire sur la socialisation comme construction d’un Soi dans la relation à autrui. La socialisation relève d'un processus interactionniste. Cette approche met la communication au centre du processus de socialisation dont l'issue dépend de la relation communautaire qui s’instaure entre socialisateurs et socialisés. En définitive l'identité sociale dépend de l' équilibre entre le "Moi" ayant intériorisé l’esprit du groupe et le "Je" permettant de s’affirmer positivement dans le groupe. Ainsi selon MEAD "plus on est soi-même, mieux on est intégré au groupe".

E.DURKHEIM : Pour lui, l'école a deux fonctions principales : 1) Elle homogénéise en partant du principe, que si les personnes  partagent les mêmes valeurs, elles pourront vivre ensemble. L'école a donc une fonction de socialisation,il s'agit de préparer les individus à vivre en société. 2) Elle différencie, spécialise. En ce sens, l'école prépare à la division du travail. Pour DURKHEIM, l’éducation est sociale car il n’existe pas de société sans éducation. Chaque société se représente un idéal pour l’individu et c'est cet idéal qui est le pôle de l’éducation comme moyen de préparer l’enfant à sa propre existence. Elle revient à une socialisation. DURKHEIM distingue deux êtres en chaque individu. Le premier, l’être individuel, est composé de ce qui est propre à chacun. Le second, l’être social, est composé de toutes les idées, les habitudes comportementales qui expriment les différents groupes auxquels l’individu appartient. La construction de cet être social, qui fait que l’homme n’est pas un animal, se fait par l’éducation. La socialisation est ici un processus reproductif :  "l’éducation est la socialisation méthodique de la jeune génération".

J.PIAGET : (Approche génétique de la socialisation). Selon lui, le phénomène de socialisation n’est pas un conditionnement, l’inculcation de règles, normes et valeurs par des institutions à des individus passifs. C'est un phénomène non linéaire , marqué par des ruptures, des reconstructions et des restructurations d’équilibres toujours provisoires. PIAGET va au-delà de l’opposition faite par DURKHEIM entre approche psychologique et approche sociologique, mais aborde de front l’approche sociologique et les explications psycho-biologiques de la socialisation. En effet la socialisation se construit à partir des règles ,des valeurs  et des signes  de la société conçue comme un ensemble de "rapports sociaux". Il y a donc une corrélation forte entre structure mentale et structure sociale,d’où une difficulté à tracer une frontière entre psychologie et sociologie. Le développement mental de l’enfant est une construction continue (processus d’équilibration par assimilation et par accommodation  qui se caractérise par le "passage d’un état de moindre équilibre à une état d’équilibre supérieur") et non linéaire.

B.REY ("Savoir scolaire et relation à autrui" in Cahiers pédagogiques n°367-368. 1998 ) : "Socialiser, c'est faire entrer dans un système de relation ou d'attachement, qui évite la violence et engendre la solidarité minimale nécessaire à la vie commune. Cela est possible  si l'école sait proposer  des savoirs argumentés et construits par l'élève, des savoirs qui ne sont pas soumis à l'autorité de ceux qui l'énoncent".

M.DEVELAY et P.MEIRIEU ("Une attention simultanée, nécessairement" in Cahiers pédagogiques n°367-368. 1998 ) :"L'apprentissage suppose la socialisation (car on apprend jamais seul, mais par, pour, avec, grâce à, à cause de , contre quelqu'un ) et intègre  la socialité ( les contenus sont le produit de la construction de la socialité)... Apprentissage et socialisation doivent être envisagés solidairement, car ils représentent deux composants inséparables d'une citoyenneté en action."

J.M.MONTEIL ("Eduquer et former, perspectives psychosociales". 1990) : Outre l'influence sur les acquisitions cognitives, il postule que le mode de gestion des situations d'apprentissage, les choix didactiques, l'organisation symbolique et matérielle de la pédagogie ont une influence sur la socialisation.

 

 

 

 

 

B.DEFRANCE ( 1996) : L'école n'est pas une communauté mais une société car les individus ne se choisissent pas et poursuivent des buts juxtaposés.

N.MOSCONI ("Les limites  de la mixité laïque républicaine" in Cahiers pédagogiques n° 372. 1999) : Conclut au regard des différents résultats d'études sur les relations être les élèves et avec leurs enseignants, que la socialisation est une socialisation sexuée à l'école . "L'école reproduit les rapports sociaux de sexe, c'est à dire la position différencié des hommes et des femmes... Cette socialisation sexuée est une part du "curriculum caché"  transmis à travers les interactions.

 
On distingue habituellement deux types de socialisation : la socialisation primaire qui s'effectue au cours de l'enfance au sein de la famille ou des groupes de pairs et la socialisation secondaire qui se réalise au contact d'institutions et qui suppose l'apprentissage de rôles directement ou indirectement liés à la division du travail.

Les théories de la socialisation se répartissent en deux groupes :1) Celles qui insistent sur le conditionnement (théories culturalistes)  considèrent la socialisation comme un modelage d'une personnalité conformément aux exigences de la culture d'origine. La socialisation est un processus reproductif ( DURKHEIM - PARSONS). 2) Celles qui se fondent sur l'interaction (théories interactionnistes)  considèrent la socialisation comme un processus informel d'interaction et de communication avec les autres. La socialisation est un processus interactif (MEAD).