M.DEVELAY ("
Trouver du sens à l'école" in site internet cité des sciences)
: Rappelle l'ambivalence de ce concept : " Le sens fait référence aux
organes des sens, à la perception : le sens est alors ce qui est
apparent. Et, simultanément, le sens est ce qui est caché derrière ce qui
est apparent, ce qui est invisible derrière ce qui est visible, ce qui est
enfoui derrière ce qui émerge. C'est ainsi que l'on parle de la
signification d'un propos, du fait qu'une situation vécue ait ou non du
sens pour celui qui la vit."
G.DELEUZE (" Les Logiques du sens". 1969)
: "Et pour
moi, je laisserai entendre que trouver du sens dans une situation, c'est,
au-delà du visible, identifier un rapport qui peut m'unir à moi-même et à
mes actes, aux autres sans doute, au monde enfin. Et qu'en définitive, le
sens que je peux trouver dans une situation, est dans le rapport du sujet
à ses actes, dans le rapport du sujet au savoir, et dans le rapport du
sujet au monde." |
M.DEVELAY
: " Le sens est du
coté de la prise de conscience".
P.BOURDIEU :
("La distinction" 1979) : " Du fait que les agents
appréhendent les objets à travers des schémas de perception et
d’appréciation de leur habitus, il serait naïf de supposer que tous les
pratiquants d’un même sport (ou toute autre pratique) confèrent le même
sens à leur pratique ou même qu’ils pratiquent, à proprement parler, la
même pratique."
M.DEVELAY
("Pour une
pédagogie du sens" in Spirale n°4.1991) : " Engager les
élèves dans des activités scolaires finalisées par l'apprentissage de
savoirs disciplinaires demande que ceux-ci investissent dans les
situations du désir, y découvrent de l'intérêt et construisent, dans le
rapport à l'objet, le sens qui polarisera leur énergie "
R.VIAU
("Des conditions à respecter pour
susciter la motivation des élèves" in Revue Correspondance n°3 Vol 5.
2000) : "Une activité est signifiante pour un élève dans la
mesure où elle correspond à ses champs d'intérêt, s'harmonise avec ses
projets personnels et répond à ses préoccupations".
G.
CANGUILHEM : " Un sens, du point de vue biologique et
psychologique, c'est une appréciation de valeur en rapport avec un
besoin."
|
Mission
du professeur ( BO n° 22 du 29 Mai 1997)
:"
Le
service public d'éducation contribue à "l'égalité des chances"(
Article 1 de la loi d'orientation du 10 juillet 1989). Cela nécessite que
le professeur sache, pour des élèves très divers, donner du sens aux
apprentissages qu'il propose".
Programme du cycle
terminal (BO hors série n°5 du 30 Août 2001)
: "À ce niveau de
l’enseignement, ces types de compétences retenus par les programmes
donnent le sens de l'EPS. Chaque activité programmée se caractérise
fondamentalement par l’un d’entre eux. Mais ils peuvent se combiner dans
une même activité physique, sportive ou artistique".
|
A.N.LEONTIEV
(1974) : Distingue trois
niveaux dans le concept d'activité: le mobile ( fonction d'incitation =
pourquoi), le but ( fonction d'orientation = quoi), les opérations (
fonction de réalisation = comment). Le rapport mobile/but constitue le
sens de l'activité. " l’action est un processus orienté vers un
but, impulsé non par le but en soi de l’action mais par le motif de
l’ensemble de l’activité que cette action réalise" .
J.MEARD et S.BERTONE
("L'autonomie de l'élève et l'intégration des règles en EPS". 1998)
: Les articulations
entre ces trois niveaux ( mobile, but et opérations) doivent être
consciente pour l'attribution de sens. La signification que l’élève
attribue aux contenus scolaires renvoie à l’idée d’une
intériorisation. Si les tenants des thèses écologiques avancent que
les verbalisations ne peuvent jamais épuiser la richesse et la complexité
des procédures mises en œuvre dans l’action ( TEMPRADO et ALAIN) et que le
processus d’automatisation relègue la majeure partie des règles et
principes dans la sphère infra consciente, ces arguments font abstraction
de la problématique du sens. La prise de conscience finalise l’action.
C’est à ce moment que l’élève donne ou non du sens à l’acquisition,
articule ou non les opérations aux buts, au motif. Pour PIAGET,
VYGOTSKY, LEONTIEV, la notion de conscience fait intervenir les idées de
finalisation et de volonté. Elle renvoie à l’intention de
l’acteur. Lorsque ce qui est
proposé à l’élève ne répond pas à priori à l’un de ses motifs ou lorsqu’il
n’articule pas les actions ou opérations au motif, il ne reste que
deux stratégies à l’éducateur : 1) utiliser
momentanément les facteurs de la mise en action : entrer par le jeu,
la curiosité ( entrée par les activités support), par la dissonance
cognitive ( entrée par les contenus), par la réussite en suscitant le
sentiment de compétence ( entrée par l’évaluation), par l’accent mis sur
les sentiments grégaires ( entrée par les formes de groupement) ou enfin
par l’obligation et ses variantes ( entrée par l’intervention
magistrale). 2) rendre conscient
le motif ou créer un nouveau motif : définition par l’enseignant de "
cartes d’étude" ( DEVELAY 1991) définissant clairement les conduites
attendues de la part de l’élève, les procédures à mettre en œuvre et la
formulation de la part de l’élève d’un projet professionnel. Dans cette
alternative qui consiste soit à donner la priorité de la mise en action
immédiate, soit à créer un motif chez l’élève, il est deux exigences
communes du coté de l’enseignant : 1) afficher ses motifs. 2) articuler les buts
des opérations et action ainsi que les motifs, ce qui sous-entend un
travail d’explicitation et de justification. L’enseignant doit construire
le sens, c’est à dire relier le présent de la séance à un futur imaginable
et souhaitable. Pédagogie du projet,
recours au contrat sont alors des moyens pour orienter l’action de
l’apprenant vers un objectif.
B.CHARLOT ("Quelles
pratiques pour une autre école". 1982) : Les élèves
n'entretiennent pas tous le même rapport au savoir. (Dans les milieux
modestes, le savoir est utilitaire, dans les milieux
favorisés , il est distinction). Ce rapport est positif quand il
donne envie à l'élève d'en savoir plus et quand l'élève se juge capable
d'y arriver. Ce rapport est négatif si l'une de ces deux conditions n'est
pas remplie.
M.DEVELAY
(" Pour une pédagogie du sens" in Spirale 4.
1992) : La notion de
sens renvoi au concept de désir ( du coté du sujet, de la
pulsion : " apprendre c’est investir du désir dans un objet de
savoir") et au concept d’intérêt ( du coté de l’objet, de
l’identification des bénéfices à en tirer). Trouver du sens dans
une situation, c’est être capable d’analyser tout à la fois le désir à
maîtriser la situation, être capable d’analyser l’intérêt qu’il est
possible de trouver dans la réussite de l’action. Une pédagogie de la
réussite est sans aucun doute une pédagogie du sens susceptible d’intégrer
les notions de désir et d’intérêt.
Chercher
du sens dans un apprentissage ( pédagogie du sens), ce n’est pas seulement
relier cet apprentissage à des pratiques sociales, ni uniquement chercher
à motiver les élèves, c’est les aider à identifier les stratégies qu’ils
mettent en œuvre pour réussir ou échouer dans les situations qu’on leur
propose. Une pédagogie du sens est une pédagogie de la
relation.
J.MEARD et S.BERTONE
(" L’élève qui ne veut pas apprendre en EPS" in Revue EPS 259.
1996) : L’élève qui ne veut
pas apprendre présente un déficit global de sens. Les auteurs ont mis en
évidence cinq familles de règles qui régissent le cours d’EPS , qui
constituent autant de modes d’entrée dans l’activité, et que l’élève est
censé intégrer : règles de sécurité,règles institutionnelles, règles
groupales, règles des jeux sportifs et d’apprentissage. A partir de
l’idée que l’attitude de
l’élève est un système de
rapport aux règles, ils ont
émis l’hypothèse qu’en modifiant le rapport de l’élève à une famille de règles, son attitude
globale s’en trouverait alors transformée, et va contribuer à le faire
apprendre.
P.SCHMITT
(" Nager. De la découverte à la
performance".1992) : Pour
déclencher une meilleure stimulation du cerveau, il est nécessaire qu’il y
ait une intention au départ. Si selon LASSEN ( 1983), il existe "
une base anatomique de l’intention", une pédagogie du projet activant la
zone de l’intention serait alors le liant idéal pour engager l’apprenant
dans une activation maximale de ses potentialités. Par ailleurs, les
centres de la perception ne
peuvent se préparer, programmer que si l’individu est actif et participe à
l’élaboration du projet d’action, que si " l’expérience est marquée d’intentionnalité "
(G.AZEMAR.1982)
J.BEILLEROT ("Devenir soi" in " A quoi
sert l'école?" Cahiers pédagogiques n° 410. 2003) : Justifie
l'actualité de la question du sens par trois phénomènes ( deux
conjoncturels et un plus structurel) ayant transformé l'école en
profondeur la société française depuis trois décennies. Le premier
est "la massification de la scolarité". Le deuxième est "le chômage
qui affecte particulièrement les classes populaires". Le troisième est le
fait que "l'école française est construite sur le différé c'est à
dire apprendre d'aujourd'hui pour s'assurer des bénéfices demain. Or, la
coupure entre les actions d'apprentissage et les différents usages du
savoir et savoir-faire devient beaucoup moins supportable dans une
civilisation portée à la jouissance la plus immédiate des biens et des
richesses".
D.LE BRETON ("Un
pari pour exister" in Cahiers pédagogiques n° 411. 2003)
: Montre que ,
chez les jeunes, "les conduites à risque sont des rites de fabrication du
sens et de valeur". Un pari pour exister.
A. GIORDAN (" Apprendre, une alchimie complexe" in site internet cité
des sciences)
:"L’enseignant et la
situation de médiation peuvent faciliter cette production de sens en
proposant des situations motivantes, en fournissant des confrontations
multiples avec les conceptions des autres apprenants ou avec la réalité et
en filtrant les multiples informations, par exemple."
|
A.PITHON
(" La course
de vitesse au collège" in
Revue EPS n°194. 1985): Propose un travail en binôme en course
de vitesse . La signification et le sens sont permis par la négociation
des contenus du cycle par les binômes.
R.HERITIER
(" Donner du sens pour impliquer les élèves" in Revue EPS n°285.
2000) :Relate l’expérience d’un cycle
de football en salle avec des élèves de 3ème technologique
difficiles, peu attentifs et très peu autonomes. La démarche repose sur le match
dans le respect des représentations des élèves et sur une organisation
fonctionnelle très stable (une situation didactique unique et évolutive). C’est par
l’intégration progressive de nouvelles consignes ou de variables
didactiques que les élèves comprennent le sens de ce qui est proposé et
ainsi, y adhèrent.
|
F.DUBET :
Emet l'idée qu'une culture anti scolaire se bâtit sur le
non sens attribué à l'école par les élèves.
|
Il existe deux
conceptions :1)
Conception fonctionnelle (PIERCE) point de vue phénoménologique. Le
sens est signification. Il est construit par le sujet. L'élève est
acteur. Le sens est un changement individuel. On parle d’intentionnalité,
d’engagement. 2) Conception structurale ( SAUSSURE) point de vue
cognitivisme ( approche dominante).Le sens est représentation. Il
est codé dans la personne. L'élève est sujet. Le sens est attaché à
l’objet, il est stable. On parle de but, de
motivation.
|