LE Petit ROBERT : 1) Position difficile
dans laquelle on est mis par l'adversaire. 2) Revers éprouvé par quelqu'un
qui voit ses calculs déjoués, ses espérances trompées.
R.RIVIERE ("L'échec scolaire est-il
une fatalité".1991) : Propose différentes
définitions de l'échec scolaire suivant qu'il est évoqué par rapport à son
coût dans la société (ici l'échec est envisagé par rapport au coût
économique et social : l'appareil de formation n'est plus adapté à
l'évolution de la société), qu'il concerne un individu (la définition
l'échec scolaire prend en compte des comportements et des caractéristiques
psychologiques internes), ou qu'il est analysé par l'institution scolaire
(échec est remise en cause de l'Ecole qui ne parvient pas à atteindre ses
objectifs ou ne sait pas s'adapter aux enfants qui lui sont confiés).
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LAO TSEU (philosophe chinois):
"L'échec est le fondement de la réussite"
A.EINSTEIN
: "Je n'ai pas échoué, j'ai trouvé dix milles
moyens qui ne fonctionnent pas".
F.MITTERAND : "La pire erreur n'est pas
dans l'échec mais dans l'incapacité de dominer l'échec"
M.PROUST :"Il est peu, et de réussite
facile et d'échec définitif"
A.de St-EXUPERY: "Les échecs
fortifient les forts"
N.F.TALYSINA :" L'échec pédagogique
n'est jamais imputable aux élèves, mais à l'insuffisance des informations
sur les tâches sélectionnées"
E.CIORAN (" De l'inconvénient
d'être né" 1973) : "Ce n'est pas la peur d'entreprendre, c'est
la peur de réussir qui explique plus d'un échec"
F.
DOLTO (89): " L''échec résulte le plus souvent de la
confrontation du désir de l'adulte au désir de l'élève"
A.SOLJENITSINE :"L’échec permet aux âmes bien trempées de
rebondir pour aller plus loin "
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LOI du 16
Juillet 1984 (Organisation et promotion des APS) : " L’EPS et le sport scolaire contribuent
à la rénovation du système éducatif, à la lutte contre l’échec scolaire et
à la réduction des inégalités "
Nouveau Contrat pour
l'Ecole.(BO
n°25 du 23 Juin 1994)
: "La prévention de la difficulté scolaire
est une mission fondamentale de l'école. Enseignants, médecins et
infirmières de l'éducation nationale, psychologues scolaires,
rééducateurs, en liaison avec les assistants sociaux, ont pour mission
d'assurer la détection précoce, le dépistage et le suivi des enfants en
difficulté".
Mission du professeur (BO n° 22 du 29 Mai 1997) :" Le professeur a la responsabilité de créer dans
la classe les conditions favorables à la réussite tous".
Organisation
des enseignements du cycle central de collège (Arrêté du 14 Janvier 2002) :
"Article
5 - En classe de quatrième, en vue de remédier à des difficultés scolaires
persistantes, le collège peut mettre en place un dispositif spécifique,
dont les modalités d’organisation peuvent être spécialement aménagées, sur
la base d’un projet pédagogique inscrit dans le cadre des orientations
définies par le ministre chargé de l’éducation nationale".
Programmes classes de
seconde (BO hors série n°6 du 29 Août 2002)
: L'enseignement de l'EPS fait
vivre à tous les élèves des expériences corporelles collectives et
individuelles qui permettent au travers de la réussite, donc de
l’efficacité de chacun, l’accès à une citoyenneté en acte, l’équilibre et
le développement personnel, la réalisation de soi. Se confronter aux
activités physiques, sportives et artistiques, permet de vivre une
diversité d’expériences corporelles, afin d’enrichir et d’élargir ses
connaissances, ses compétences, ses savoirs, ses aptitudes.
Programme des CAP-BEP
et bacs professionnels (B.O. n°39 du 24 octobre
2002") : "La discipline … participe à la lutte contre
l'échec"
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P.MEIRIEU ("Apprendre oui, ...mais comment?
".1987) : L'élève en difficulté est un élève qui s'isole, qui
n'a plus confiance en ses capacités, qui a perdu le désir d'apprendre et
qui a perdu le référent scolaire.
C.GEORGE ("Apprendre par l'action". 1983
) :"En psychopédagogie on a constaté que les échecs
répétées d'un élève pour améliorer ses résultats scolaires engendrent une
démobilisation assimilable à l'impuissance apprise.( "learned
helplessness" mis en évidence par SELIGMAN et MAIER.1967) .Il en va de
même pour des jugements répétés imputant les échecs à des facteurs
difficilement modifiables comme le manque d'aptitude ou d'intelligence.
Ces deux cas ont des effets en retour pernicieux puisqu'ils dissuadent
l'élève de tenter de modifier la situation et engendrent de nouveaux
échecs. L'échec a un effet beaucoup moins démobilisateur lorsque l'élève
l'attribue à des facteurs qu'il juge en son pouvoir de corriger, comme le
manque d'effort ou d'attention, plutôt qu'à des facteurs qui échappent à
son contrôle."
H.TROCME -FABRE ("J'apprends donc je suis".
1987) : Le non apprentissage révèle surtout une
inadéquation entre les ressources, les motivations, les contextes et les
méthodes... Un élève qui ne réussit pas a appris à ne pas apprendre,
c'est-à-dire à ne pas changer.. Les échecs sont dus à une attitude
négative plus qu'à une incapacité intellectuelle.
O.REBOUL( "Qu'est ce qu'apprendre ". 1980)
: Prône une pédagogie de l'échec qui consiste à
faire de celui ci un tremplin pour progresser. Il préconise
d'éviter l'échec irrémédiable qui hypothèque l'avenir de l'élève , de
tenir compte des facteurs extra- scolaires de l'échec, les handicaps
sensori-moteurs, psychologiques, sociaux et d'évaluer et montrer les
causes de l'échec à l'élève. " Si l'enseignement est une simulation,
ne devrait-elle pas éliminer les causes de l'échec ...Pour être
simulation, l'enseignement n'en est pas moins une préparation à la vie;
s'il abolit l'échec, il abolit la vie".
J.BECKERS et P.STEGEN ("La motivation en
contexte scolaire : points de vue de parents et d'élèves " in Puzzle n°3.
1997) : "L'expérience répétée de situations non
contrôlables contribue à construire lentement mais sûrement une conviction
d'impuissance face au devenir scolaire, pouvant mener à une attitude de
"résignation acquise"."
P.PERRENOUD :Affirme que "tout échec
n'est pas fatal. Un enseignement plus efficace pourrait le prévenir ou le
neutraliser au prix d'une professionnalisation accrue, conçue ici comme
une capacité à comprendre et neutraliser les causes de l'échec, donc à
traiter les différences sans les transformer constamment en
inégalités".
P.PERRENOUD (" L’approche par compétences,une réponse à l’échec
scolaire ?" site P.PERRENOUD 2000) :"La lutte contre l’échec
scolaire passe par au moins cinq stratégies conjuguées :1) Créer des
situations didactiques porteuses de sens et d’apprentissages.2) Les
différencier pour que chaque élève soit sollicité dans sa zone de proche
développement.3) Développer une observation formative et une régulation
interactive en situation, en travaillant sur les objectifs-obstacles. 4)
Maîtriser les effets des relations intersubjectives et de la distance
culturelle sur la communication didactique.5) Individualiser les parcours
de formation dans le cadre de cycles d’apprentissage
pluriannuel.
J.PIAGET:
Affirme que l'enfant échoue
si il ne maîtrise pas les opérations que l'exercice implique, parce qu'il
est incapable de mettre en oeuvre les opérations inclues dans la
tâche
Le Monde de
l'Education (1990) : Les élèves qui entrent en
6ème en ayant redoublé au moins une fois à l'école primaire, sont, pour
40% d'entre eux, éliminés avant la classe de 4ème.
P.BOURDIEU et J.C.PASSERON (
1964) : Affirment que les
chances de réussite et professionnelles diffèrent se son appartenance à un
milieu favorisé ou non.
B.CHARLOT et
Y.ROCHEX : L’échec
scolaire dépend de la relation que les élèves entretiennent avec le
savoir, donc du sens qu’ils leur attribuent.
J.MEARD (“L’élève
qui ne veut pas apprendre” in Revue EPS n° 259.
1998) : L’inégalité
des résultats scolaire se manifeste par une différence d’attitudes
vis-à-vis d’un système de règles synthétisées en cinq
familles. Les auteurs partent de l’hypothèse que si l’attitude de
l’élève constitue un système de rapport aux différentes règles
du cours, il est possible d’espérer qu’en modifiant le rapport à une
famille de règles, l’attitude globale va se transformer.
J.MEARD et S.BERTONE
(" L’autonomie et l’intégration des règles en EPS ".
1998) : Le recours à
l'autoévaluation intervient dans le processus de lutte contre l'échec
scolaire car l'élève est alors responsabilisé dans ses
apprentissages.
J.Y.ROCHEX (" Diversité des élèves. Enjeux et pratiques
pédagogiques". Revue Autrement dit. 1997) : Analyse le
comportement des élèves en difficulté et de bons élèves dans leur rapport
au savoir et note cinq configurations différentes. 1) le seul sens de
l’école est d’en sortir pour les élèves en difficulté alors que pour les
bons élèves le savoir a un sens immédiat (ce que l’on apprend est utile).
2) Le savoir et/ ou l’apprentissage apparaissent imbriqués dans la
situation où ils sont utiles ou mis en œuvre (j’ai appris la cuisine/j’ai
appris à faire la cuisine). 3) Les élèves en difficulté oscillent quand
ils parlent des matières entre le très général et le ponctuel alors que
les bons élèves distinguent la tâche et l’activité, la consigne et ce
qu’il faut mobiliser cognitivement pour accomplir la tâche. 4) Les élèves
en difficulté sont dépendants de l’enseignant, des circonstances alors que
le relationnel compte moins pour les bons élèves. 5) Chez les élèves en
difficulté, le savoir et l’apprentissage sont perçus en système binaires
(on peut/on peut pas, j’aime/j’aime pas.)
S.BOIMARE ("Pédagogue avec des enfants qui ont peur
d’apprendre et de penser".1988) : En parlant des élèves en
échec scolaire affirme:" Ils ne vivent pas la connaissance et
l’élaboration intellectuelle qui s’y rattache comme l’accès à de nouveaux
plaisirs. Ces enfants ont envie de savoir, ils souhaitent accéder à la
connaissance et ils sont prêts à faire beaucoup pour y arriver, excepté
une chose, excepté d’apprendre. Savoir oui, apprendre et penser non."
P.THERME ("L'échec scolaire, l'exclusion et la pratique
sportive". 1995) :Affirme que
"l'adaptation des contenus
et de la pédagogie en vue de lutter contre l'échec scolaire ne doit pas se
faire au détriment des contenus et des niveaux, ni à celui des efforts en
vue d'un progrès dans la didactique des disciplines d'enseignement
"
J.E.DURRANT-C.E.CUNNINGHAM et S.VOELKER.
("Academic, social,
and general self-concepts of behavioral subgroups of learning disabled
children".in Journal of Educational Psychology, 82.1990.)
: Dans l'analyse de
la relation entre le concept de soi et les difficultés d'apprentissage les
auteurs ont mis en évidence que les apprenants en difficulté connaissent
des échecs scolaires à répétition qui les amènent à se sentir démunis face
aux tâches à exécuter. Ces sujets se décrivent alors moins compétents que
les autres enfants. En somme,les apprenants en difficulté ont un concept de soi scolaire
plus faible que les autres élèves.
J.W.CHAPMAN
(" Learning
disabled children's self-concepts".
in
Review
of Educational Research, 58.1988)
: Selon l'auteur la perception négative de soi
déterminerait ,en retour, des attitudes négatives.
E.J.COOLEY et R.R.AYERS
("Self-concept and
success-failure attributions of nonhandicapped students and students with
learning disabilities". in
Journal of Learning Disabilities, 21.1988.) : Affirme que la
perception négative entraîne des comportements d'évitement face aux
tâches à effectuer , ce qui réduirait la capacité de l'élève à les
réaliser.
M.J CHOMBART DE LAUWE : Pense que l'échec est
souvent expliqué par le décalage entre une situation défavorable et des
aspirations élevées.
M.DEVELAY (" Trouver du sens à l'école" in site internet cité des
sciences) : Pour lui, l'apprentissage comprend une
dimension identitaire :" Beaucoup d'enfants échouent à l'école, non parce
qu'ils n'ont pas les moyens intellectuels de la réussite, ni parce qu'ils
ne possèdent pas les opérateurs cognitifs pour apprendre, mais parce qu'il
serait, pour eux, trop dangereux d'apprendre, parce qu’il serait trop
dangereux pour eux de réussir. Réussir les couperait, fantasment-ils, des
appartenances familiale, tribale, clanique qui les fondent
identitairement. Ainsi, pour accepter d'apprendre, il faut accepter de
réussir. Pour accepter de réussir, il faut accepter de se métisser. Pour
accepter de se métisser, il faut accepter de devenir autre".
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JM.SOLDAN ("Une classe aventure en LP" in Revue EPS n°237.
1992) :
Relate une expérience de plongée vécue avec des élèves de 4ème et
3ème technologique de lycée professionnel en situation d'échec
scolaire. Le projet interdisciplinaire conduit sur l'année a
débouché sur un voyage en fin d'année au bord de la Méditerranée. L'auteur
note que si "il serait illusoire" de penser que tous les problèmes
liés à l'échec scolaire soient résolus par ce type de travail, il a permis
un changement radical d'ambiance par une convergence des
intérêts.
C.DUPRAZ-SAVOIE-
S.ANICE et G.LANÖE ("Du parapente... au baccalauréat" in Revue EPS
n°240.1993) : Expérience de parapente avec des
élèves de terminale en échec comme moyen, de redonner confiance en
soi.
P.LEFEVRE ( " Les classes difficiles " in Revue EPS n°248.1994)
:
Partant du fait que les classes difficiles sont des classes où le
pourcentage d'élèves en difficulté est important, il définit deux niveaux
de difficultés, celui lié au contenu et au niveau scolaire et celui lié
aux attitudes et comportements et propose
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J.Y.ROCHEX ("Au-delà des cités, c'est
de la cité qu'il s'agit", Actes des rencontres du G.F.E.N 1995)
: "Ne pas
oublier que ce n'est pas l'école qui est responsable des processus
d'exclusion et de vulnérabilité, ni de leur concentration dans certains
quartiers ou groupes de population. Ces processus relèvent d'abord de
logiques économiques, sociales et urbaines dominées par la loi du marché
et qui contraignent et limitent fortement la marge d'action des
enseignants et de tous ceux qui travaillent à la démocratisation de
l'accès au savoir et à sa fonction émancipatrice. Mais le rôle de
l'école n'est pas négligeable, puisqu'elle contribue à sélectionner et à
fragiliser ceux qui ont plus de "chances" d'en être les victimes."
P.MEIRIEU : Pour lui "il n'existe
pas d'enfants qui ne veulent pas apprendre, c'est l'institution qui ne
sait pas s'adapter à eux pour qu'ils soient en mesure
d'apprendre..."
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L.FERRY ("Effort et autorité" in Le nouvel
observateur.2002) : ..."depuis bientôt 10 ans nous n'arrivons
pas à résorber l'échec scolaire. A l'entrée au collège, 15% des enfants ne
savent pas lire, 20% lisent avec grande difficulté. Au bac le pourcentage
de bacheliers dans une génération plafonne à 61 ou 62%. Chaque année,
150000 gamins continuent à l'école sans diplôme. A l'université, plus de
la moitié des étudiants échouent à faire leur DEUG en 2
ans". |