DEMONSTRATION-OBSERVATION    Retour 

                                                                           

Définitions Citations (1) Références institutionnelles Références scientifiques (17) Références didactiques (2) Contre arguments -Limites (7) Commentaires(1)
  D.DIDEROT : "L'observation recueille les faits ; la réflexion les combine ; l'expérience vérifie le résultat de la combinaison"  

  A.BANDURA (1971-1977) Théorie de l'apprentissage social: Cette théorie suppose que lors de la démonstration, l'observateur acquiert une "représentation symbolique de la tâche observée". La plupart des apprentissages sociaux sont le résultat de l'observation. La performance du modèle permet une représentation cognitive, verbale ou non à l'observateur.

S.VOGT ("On relations between perceiving, imagining and performing in the learning of cyclical movement sequences". 1995) : A mis en évidence que l'observation permettrait l'acquisition des mécanismes responsables de l'initiation de la réponse.

Y.BLANDIN et L.PROTEAU ("On the cognitive basis of observational learning: Development of the mechanisms for the detection and correction of errors". 2000) : Ont conduit une expérience dont l'objectif était de déterminer sur la base de quelle information l'observateur acquiert la capacité à détecter et à corriger ses propres erreurs d'exécution lorsqu'il est impliqué dans la pratique physique. Les résultats ont mis en évidence  que l'observation permet de corriger la réponse d'essai en essai.

  P.M.FITTS (1964) Théorie du modeling: Rejoint la théorie de BANDURA. La présentation du modèle facilite l'acquisition en procurant l'image de la stratégie à déployer et du mouvement à accomplir lors de la première phase (cognitive) de l'apprentissage... Les recherches montrent que l'apprentissage d'un geste nouveau nécessite d'une part la compréhension de la tâche et de son but et d'autre part l'identification des mouvements nécessaires à sa réalisation. La réponse motrice est d'autant plus adaptée si elle s'appuie sur un modèle intériorisé du sujet et résultant de ses expériences antérieures.

D.L.FELTS (1982) : (A partir de la théorie du modeling). Le modeling n'influe pas sur la performance mais sur l'efficacité des stratégies déployées en fonction du nombre de démonstration. L'intériorisation du modèle (conséquence du nombre de démonstration) est dépendante de la tâche et du temps de

D.M.LANDERS et LANDERS (1973) : Étudient si le degré d'efficience de la démonstration a un effet sur la performance subséquente de l'observateur. Les résultats montrent que le statut et le niveau d'expertise du démonstrateur (expert enseignant ou pair non expert) n'ont qu'un effet relatif sur la performance extérieure.

F.WINNYKAMEN (" L'apprentissage par  observation" in Revue Française de pédagogie n° 59. 1990) : L'observateur n'est pas inactif mais déploie une activité cognitive intense.  En matière d'apprentissage, il  existe 2 positions théoriques contradictoires : 1) Apprendre implique agir. Pour les béhavioristes, le paradigme principal de l'apprentissage est qu'à une stimulation de l'environnement, le sujet réagit. Cette réaction, produite après stimulation est récompensée positivement ou négativement. L'apprentissage consiste alors en un  affinement progressif des actions du sujet par leurs conséquences. En résumé, l'action est modulée, guidée par ses conséquences.  Selon la théorie opératoire de PIAGET, apprendre c'est appliquer ses thèmes d'action, les coordonner entre eux comme moyens de plus en plus complexe d'atteindre des buts de plus en plus élaborés. L'intelligence se construit dans l'interaction sujet/milieu. Après la période sensori motrice, le sujet n'est plus tenu d'agir car il peut opérer mentalement, mais ces opérations sont le résultat de l'intériorisation des actions. L'action peut être différée et exécutée en référence à des représentations mentales. Ici, l'action est la source même, l'origine des constructions actives  que seront les connaissances.                                                  2) Apprendre n'implique pas nécessairement agir : Selon la théorie de l'apprentissage social de BANDURA, l'apprentissage sans effection est possible: un sujet peut apprendre en observant. L'observation d'un modèle agit principalement sur les informations qu'elle apporte  au sujet observateur. Celui- ci traite ces informations, se construit des représentations symboliques des comportements observés... Les phénomènes d'apprentissage par observation sont gouvernés par 4 sub-processus: l'attention sélective (observation discriminative comme condition requise), la rétention  (stratégies de codage), la production d'une performance (guidée par des représentations symboliques issues du modèle),les processus de renforcement et de motivation ( renforcement direct, auto-renforcement, renforcement vicariant)...

C.LAMBERT( "Contribution de l'autoscopie aux apprentissages sportifs: approche expérimentale dans le cadre de la gymnastique sportive" Memoire INSEP. 1980 cité par H. RIPOLL "L'apprentissage du mouvement" in Psychopédagogie des APS. 1985 ) : Une étude de LAMBERT montre que le recours à l'autoscopie, utilisant un support vidéo permettant à l'exécutant de se voir en action, bénéficie plus à l'apprentissage de mouvement chorégraphiques qu'à celui de mouvements acrobatiques. On peut donc supposer que le recours à un modèle formel est d'autant plus approprié qu'il concerne des activités gestuelles esthétiques.

M.CADOPI ,JF.GREHAINE et R.BALDY ("Représentation et performance en danse  chez les enfants de six ans : tâches de reconnaissance d'un enchaînement". in "Les performances motrices : approche multidisciplinaire " M.LAURENT, JF.MARINI, R.PFISTER et P.THERME) : " Lors de la démonstration (totale ou partielle), on pense que le sujet stocke en mémoire l'image visuelle de ce qu'il perçoit et qu'il copiera ensuite ce modèle pour produire la réponse motrice. Cette condition de l'apprentissage moteur peut trouver des éléments d'explication dans la théorie de l'apprentissage social de BANDURA".  

C.D.LIRGG et D.L.FELTZ (1991) : ont démontrés les effets favorables de l'observation d'un modèle compétent : le niveau des expectations d'efficacité personnelle de l'observateur est supérieur, ce qui semble un challenge optimal de modélisation.

M.PIERON ("Analyser l’enseignement pour mieux l’analyser " in Dossier EPS n° 16.1993) : Montre que  le recours à  un modèle visuel est utilisé par  50% des enseignants expérimentés lors d’intervention sur les contenus.

M.CADOPI et Coll (1992) : Affirment que " Lors de la démonstration, on pense que le sujet stocke en  mémoire  l’image visuelle de ce qu’il perçoit, et qu’il copiera ensuite le modèle pour produire la réponse motrice. Cette condition de l’apprentissage peut trouver des éléments d’explication dans la théorie de l’apprentissage social de BANDURA ".

W.CAROLL et A.BANDURA ("The note of visual monitoring in observational learning of action patterns: Making the unobservable observable". in Journal of Motor Behavior. 1982) : Montrent que le sujet construit une représentation imagée du modèle observé en codant en images ou en mots des données visuelles.

CLEMENTSON-MOHR : Affirme que le sujet imitant observe les moyens mis en œuvre par le modèle pour atteindre un but et infère la relation but moyen utile qu'il mettra en œuvre à son tour.

A.LIEURY ("Mémoire et réussite scolaire" 1993) : Ses recherches démontrent la supériorité de l'image sur le mot dans le processus d'apprentissage.

M.PIERON ("Pédagogie des activités physiques et du sport." 1992) : En parlant de la démonstration note qu'" elle permet un gain de temps important en
remplaçant des explications trop longues, peu précises et parfois ennuyeuses ".

M.PIERON ("Analyser l’enseignement pour mieux enseigner" in  Dossier EPS n° 16.1993)  : Note que le recours à un modèle visuel (démonstration, photos, schémas, …) est utilisé par 50% des enseignants expérimentés lors d’interventions sur les contenus.

M.MAUSS (" Sociologie et anthropologie".1950) : Souligne la fonction affective du prestige de la personne dans l'imitation du modèle : " L'enfant, l'adulte imite des actes qui ont réussi et qu'il a vu réussir par des personnes en qui il a confiance et qui ont autorité sur lui. L'acte s'impose du dehors, d'en haut, fût-il un acte exclusivement biologique, concernant son corps. L'individu emprunte la série des mouvements dont il est composé à l'acte exécuté devant lui ou avec lui par les autres. C'est précisément dans cette notion de prestige de la personne qui fait l'acte ordonné, autorisé, prouvé, par rapport à l'individu imitateur, que se trouve tout l'élément social"

Y. CLOT ("Le geste est il transmissible? in site internet cité des sciences) :"L'imitation est donc ce mouvement d'appropriation qui transpose le geste de l'autre dans l'activité du sujet : source externe de mon apprentissage, il doit se convertir en ressource interne de mon propre développement. Ce retournement du geste oblige à regarder la transmission comme un processus qui ne va pas simplement du dehors au dedans, mais aussi du dedans au dehors".
 

 

 

 

 

 

 

 

JF.LHOUMEAU ("Audiovisuel et évaluation" in Revue EPS n°252. 1995) : Utilise la vidéo informatique pour "améliorer l'apprentissage et développer le jugement de l'élève".L'auteur nous livre une illustration en gymnastique et  en départ en sprint où les élèves réalisent  des guides transparents de rétro projection et sont  en mesure d'analyser leur prestation par superpositions  sur l'écran avec des arrêts sur image.

D.RICHAUD ("Un cycle en seconde" in Revue EPS n°276. 1999) : Aborde la gymnastique sous l'angle de l'acrosport,et   utilise la démonstration de postures par  un groupe qui réussit  et habituer les élèves à être confronté à la présence d'un public.

 

 

A.HEBRARD ("Démonstration et image filmée dans les apprentissages sportifs" in Psycho pédagogie des APS.1985) : La démonstration ou l'autoscopie  dans la phase initiale de l'apprentissage ne peuvent avoir q'un effet indirect sur l'apprentissage, dans la mesure ou ce sont des moyens possibles de motivation et de concrétisation du but à atteindre.  

A.HEBRARD (1990) : "Un élève passif n'apprend pas, la construction des savoirs suppose l'activité du sujet, c'est la notion d'activité que l'on peut discuter".

P.GUILLAUME ("La formation des habitudes".1936) : "L'exemple ne dispense pas de tâtonnements personnels"

P.SIMONET ("FB par vidéo et apprentissage des habileté motrices". 1985) : Présenter à l'élève sa propre image comporte un certains nombre de risques notamment celui de voir apparaître des attitudes de refus ou d'exubérance selon sa personnalité. L'efficacité n'est pas évidente dans la phase initiale de l'apprentissage.

Approche ÉCOLOGIQUE : Fait peu de place au concept de représentation car elle s'intéresse plutôt à l'adaptation et à l'efficience des habiletés motrices qu'à leur acquisition.

JP.FAMOSE- P.SIMONET- A.HEBRARD- J.VIVES (1979) : expérience en ski avec de jeunes enfants dont le but est de suivre une trace de couleur sur la neige. Ils observent que l'enfant très vite et seul va changer la réponse motrice et déclencher un virage par pivotement des deux skis. Les résultats montrent qu'une stratégie basée sur la démonstration et l'explication est moins efficace qu'une stratégie basée sur la recherche autonome de la solution.

J.M.MONTEIL : Les élèves qui se perçoivent en échec scolaire réussissent mieux en situation d'anonymat.

 

 

 

 

 

 

 

L'apprentissage social est une théorie développée par A.BANDURA dans les années 70. Aujourd'hui, on par le d'apprentissage socio-cognitif par observation.