COMPETENCE PERCUE       Retour       

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Grand dictionnaire de la psychologie LAROUSSE 1999, 2000: L'estime de soi est la  "Valeur qu'un individu attribue à son image de soi"  

Mission du professeur (BO n°22 du 29 Mai 1997) : "Le professeur a la responsabilité de créer dans la classe les conditions favorables à la réussite de tous... " Il est attentif aux effets de l'évaluation sur les élèves."

L'EPS au collège (ARRETE du 18 Juin 1996) : "Objectifs généraux, dans le cadre de la connaissance de soi: veiller à favoriser d'une image positive de soi".

Programmes 5ème/4ème (BO n°1 du 13 Février 1997) : "L'enseignant veille à l'engagement personnel des élèves et du plaisir qu'ils en éprouvent, ainsi qu'à l'affirmation de leurs compétences".

 

R.C.ATKINSON (1964) : Les apprentissages s'inscrivent dans la classe des comportements d'accomplissement dont le but est de démontrer où d'acquérir une certaine compétence.

S.HARTER (1978) : Quand le sujet perçoit ses résultats comme dus à sa compétence, se développe un sentiment de compétence positif. Le sentiment de compétence entraîne le plaisir.

A.BANDURA ("Social Foundations of thought and action: a social cognitive theory". 1986 : La perception de sa compétence ( self-efficacy) est une notion centrale dans la théorie de BANDURA. Il montre que l'individu persuadé de son incapacité se détourne de la tâche et se désengage.  

M.E.P.SELIGMAN : Ces travaux sur le stress mettent en évidence que le découragement, la résignation ne sont pas liée à un trait de caractère, mais résultant des expériences et s'apprennent.

P.TERME-F.COULOMB-M.SOKOLOWSKI (Pratique du football et dynamiques identitaires. Une approche ethno anthropologique des banlieues" in "psychologie du sport. Questions actuelles" .1995) : Mettent en évidence le rôle psycho sociologique de la pratique du "foot pied d'immeuble" dans les cités nord de Marseille et montrent que la valorisation de soi est un excellent moyen pour ces jeunes de parvenir à la construction identitaire.

M.DURAND (in "L'apprentissage moteur : rôle des représentations".1991) : Dans tous les cas ce qui détermine un enfant à faire des efforts c'est la volonté de se sentir ou de démontrer sa propre compétence.

M.DURAND (in ACTES Université d'été EPS.AEEPS. 1993): "Le sentiment d'efficacité ou de compétence constitue une variable a clé de l'investissement à long terme, tant au plan quantitatif (plus on se sent efficace plus on s'investit), que qualitatif (la compétence conçue comme maîtrise de la tâche déterminant un engagement plus stable, permanent et à long terme)."

E.L.DECI et COLL (1981) : Les enseignants qui privilégient l'autonomie des élèves produisent non seulement des niveaux d'investissement supérieur sur la tâche mais également un plus haut sentiment de compétence.  

E.L.DECI et R.M.RYAN ("The "what" and the"why" of goal pursuits : Human Needs and self-determination of behavior" ) :  Dans leur théorie de l'autodétermination, ont montré que la motivation autodéterminée de l'élève est influencée par ses perceptions concernant l'autonomie et  la compétence, et par les comportements de l'enseignant.

G.C.ROBERTS et D.C.TREASURE (1992 EPS interroge... in Revue EPS n°280.1999) : Réussir dans les activités valorisées par les autres contribue au développement de l'estime de soi.

J.P FAMOSE (1991) : La représentation due à sa propre compétence influe sur la capacité d'organiser et d'utiliser ses ressources.

JP.FAMOSE ("Motivation et performance motrice"in Dossier EPS n°35. 1997) : Décrit cinq "principales stratégies motivationnelles utilisées dans le but de protéger son estime de soi. 1) Les stratégies d'auto handicap qui consistent à dresser des obstacles à ses progrès. Le sujet se construit de façon anticipée des  excuses susceptibles d'être utilisées en cas d'échec. Cela se traduit peut se traduire de différentes manières. Par une diminution de l'effort pour rendre l'échec attribuable à des causes externe plutôt qu'à un manque de compétence, par le choix de tâches trop faciles ou trop difficiles, par la procrastination qui consiste à se fixer trop de projets et à remettre la préparation au dernier moment qui peut servir d'autojustification lorsque les risques d'échec sont élevés, par le refus d'aide où le sujet préfère renoncer au progrès plutôt que de révéler sa faiblesse, par l'absence en cours ou à l'entraînement, par la stratégie de la jambe  de bois qui consiste à révéler volontairement une dimension négative de son schéma de soi, une faiblesse dont la plus convaincante est l'anxiété considérée comme légitime. 2) La stratégie de pessimisme défensif, conséquence d'une faible confiance en soi, qui se traduit par un effort élevé et qui consiste à se donner de basses expectations de succès afin de se préparer à un échec potentiel. Cette stratégie conduit généralement à des performances supérieure à la moyenne. 3) L'auto affirmation qui consiste à s'engager  dans une recherche cognitive à caractère hédoniste. Comme les stratégies d'auto handicap, elle conduit à de mauvaises performances et à un apprentissage retardé. 4) La stratégie d'auto promotion de l'estime de soi: rabaissement ou élévation de la valeur de la tâche. Décrite par  S.HARTER. 1985, cette stratégie consiste à valoriser ou dévaloriser certains domaines de l'estime de soi, selon que les pratiquants y évaluent positivement ou négativement leur compétence. 5) Les stratégies attributionnelles "self-service" qui consistent à s'attribuer une responsabilité personnelle en cas de succès ou à la rejeter en cas d'échec." 

C.AMES et AMES (1984) : Le climat motivationnel de la classe crée l'une ou l'autre des orientations de la motivation d'accomplissement. Un climat de maîtrise valorise effort, progrès, et challenge personnel, alors que un climat de performance privilégie la comparaison sociale.

B.WEINER ("An attributional theory of achievement motivation et émotion" in "Psychological Review". 1985 : Met au coeur de la motivation les perceptions des causes liées à un renforcement (réussite ou échec). Il affirme que l'image que l'élève a de lui même est si importante que ce ne sont pas tant les capacités réelles de l'élève qui comptent pour qu'il apprenne bien, mais bien celles qu'il pense avoir.

B.WEINER( "Some methodological pitfalls in attributional research" in Journal of Educational Psychology. 1983) : "Les attributions du succès à des facteurs internes augmentent la valeur de soi (self-worth), tandis que de telles attributions en cas d'échec diminuent l'estime de soi". Par contre selon WEINER, l'attribution à des causes externes n'affecte pas cette estime de soi.

T.BOUFFARD-BOUCHARD (in"Journal of social psychology" 130 .1990) : Affirme que les élèves qui ont une bonne perception de leurs compétences utilisent des stratégies d'apprentissage plus élaborées (dont l'autoévaluation) que celle qui consiste simplement à mémoriser.

S.HARTER ( cité par M.DURAND in"L'enfant et le sport" 1987) : "Les enfants ne   perçoivent pas leur compétence comme identique dans tous les domaines et le sentiment de compétence est la résultante complexe de trois composantes : "la compétence cognitive" qui concerne les performances scolaires et intellectuelles, "la compétence sociale" qui concerne les relations de l'enfant avec ses pairs, "la compétence physique" qui concerne les performances dans les activités ludiques et sportives nécessitant un important engagement moteur. Ces trois composantes sont intégrée au sein d'une construction cognitive de niveau supérieure qui caractérise la perception que l'individu a  de sa propre personne. Selon les théories, le sentiment de compétence constitue soit une caractéristique stable de la personnalité qui organise les conduites de l'individu dans un grand nombre de situations, soit une construction ponctuelle liée à une classe de tâche ou à une activité particulière.   Quoiqu'il en soit, cette compétence perçue se construit à l'occasion des interactions de l'individu avec le monde environnant et particulièrement au cours de l'enfance."

D.L.FELZ et L.PETLICHKOFF ( cité par M.DURAND in" L'enfant et le sport" 1987) : "Montrent  que chez des sujets de 12 à 18 ans, ceux qui abandonnent la pratique sportive ont moins le sentiment d'être compétents que les autres."

M.DURAND ("L'enfant et le sport" 1987) :A réalisé une expérience dans laquelle des enfants de 5 à 12 ans devait choisir la complexité la plus grande possible parmi trois niveaux de difficulté dans deux types de situations :une tâche de lancer de balle en direction d'une cible et une tâche d'équilibre sur un pied. Les résultats montrent que les niveaux de difficultés choisis se sont révélés diffèrents selon le sexe, autrement dit, les tâches sont sexuellement marquées. Les enfants se représentent les équilibres comme féminins et les lancers comme masculins et les niveaux de compétence perçue dépendent de ce marquage sexuel: les filles pensent être plus habiles dans les équilibres et les garçons dans les lancers.

R.J.MARZANO et al ("Dimensions of Learning". 1992) :Affirment que pour développer un sentiment de compétence scolaire, le professeur doit favoriser l'élargissement et le raffinement des connaissances chez l'élève.

C.D.LIRGG et D.L.FELTZ (1991) : Ont démontré les effets favorables de l'observation d'un modèle compétent : le niveau des expectations d'efficacité.

R.VIAU :  Affirme  que ce ne sont pas tant les capacités réelles de l’élève qui comptent pour qu’il apprenne mais bien celles qu’il pense avoir  et cela  influence en retour sa perception de sa compétence à accomplir une tâche. 

 

 

  D.MAILFERT- Y.SCHEIDECKER (" Tchouk-ball : une approche en milieu scolaire " in Revue EPS n°208.1987) : Proposent " cette activité nouvelle qui outre le développement des facteurs perceptifs et de la coordination motrice des joueurs permet à tous les élèves de jouer dans une même équipe malgré les différences d’âge, de niveau et de sexe. Ainsi ce ne sont pas toujours les meilleurs qui sont en possession de la balle ". 

L.FOUGNIES (" La patinoire récréation ou apprentissage ?" in Revue EPS n°240. 1998) : Montre le risque de chute de la compétence perçue chez des jeunes garçons en patinage. Hormis la gêne liée au caractère sexué de la pratique, l'apprentissage n'est possible qu'en l'absence de tout jugement de l'enseignant.

G.BOT (" Tennis : un exemple de démarche didactique " in Revue EPS n°243.1993) : propose en tennis une évaluation entièrement basée sur le progrès de l'élève. L'élève est ainsi centré par rapport à lui même et non par rapport aux autres, ce qui élimine tout processus de discrimination d'autant plus nuisible que l'élève à une faible compétence perçue.

 

 
En badminton, nous proposons un  tournoi sous forme de poules avec utilisation de critères permettant la visualisation des progrès : volume de jeu, rapport nombre de volants touchés et nombre de volants renvoyés. Ainsi l'élève est en mesure de  relativiser la perte ou le gain du match pour aller vers un sentiment de compétence positif.

M.DURAND (in "Apprentissage moteur : rôle des représentations".1991) : Existence de biais motivationnel : échec attribué à des causes externes pour préserver son sentiment de compétence.

J.MEARD et S.BERTONE ("L'autonomie de l'élève et l'intégration des règles en EPS".1998) : "La traduction permanente de l'activité scolaire selon une échelle normative joue un rôle centrale dans l'incompétence perçue et constitue un frein à sa mobilisation et à son autonomisation. Ceci d'autant plus que l'échec est directement visible en EPS".

D.J.STIPEK ("Motivation to learn". 1993): Montre que certains enseignants sont portés inconsciemment à critiquer le plus souvent les élèves qu'ils considèrent faibles et démotivés, les font asseoir loin d'eux, se contentent de réponses inadéquates et manifestent de la pitié quand ils échouent.

C.AMES : Pense que les récompenses peuvent avoir un effet positif à court terme, mais qu'elles nuisent à la longue à la motivation, car elles empêchent les élèves d'exprimer et de prendre des risques dans leur apprentissage.

 

 

 
  En ce qui concerne la perception de sa propre   compétence,les travaux sur l'apprentissage social convergent vers ceux sur la motivation d'accomplissement.

Lorsque la compétence perçue et le sentiment d'autodétermination sont élevés, la motivation est intrinsèque. Si l'un de ces facteurs baisse, c'est la motivation extrinsèque qui prend la place.

Les travaux de JB Rotter (théorie de l'apprentissage social 1966) sont à l'origine de la notion d'externalité : définie comme "caractéristique des sujets qui tendent à chercher la cause d'un événement agréable ou désagréable à l'extérieur d'eux-mêmes." selon le Grand dictionnaire de la psychologie LAROUSSE 1999,2000. Lorsque la cause  est recherchée  surtout en eux-mêmes plutot qu'à l'extérieur d'eux-mêmes , on parle d'internalité.