LE Petit ROBERT : 1) Droit de
commander, pouvoir (reconnu ou non) d'imposer l'obéissance. 2) Pouvoir de
se faire obéir.
Encyclopédie
Universalis : "L’autorité est le pouvoir d’obtenir,
sans recours à la contrainte physique, un certain comportement de la part
de ceux qui lui sont soumis".
DORON et PAROT : "L'autorité est l'influence
potentielle sur un ou plusieurs autres. Cette influence s'exerce sur la
cognition, les attitudes, le comportement , les émotions et leur
expression".
H ARENDT (" La crise de
la culture". 1972) : "
S’il faut vraiment définir l’autorité, alors ce doit être en l’opposant à
la fois à la contrainte par force et à la persuasion par
arguments" |
SOCRATE :
"Nos jeunes aiment le luxe, ont de mauvaises manières, se moquent
de l'autorité et n'ont aucun respect pour l'âge. Nos enfants sont des
tyrans".
G.LE BON :
"La compétence sans autorité est aussi impuissante que l'autorité sans
compétence".
A.MAKARENKO : "L'autorité ne procède
que de la responsabilité".
H.ARENDT ("Qu'est-ce que
l'autorité?" in La crise de la culture. 1972) :
"L'autorité implique une obéissance dans laquelle les hommes gardent leur
liberté"
H.ARENDT : "L'autorité
du professeur se fonde sur son rôle de responsable du monde".
M.BARRES : "L'autorité, c'est moins la
qualité d'un homme qu'une relation entre deux êtres".
Le
Cardinal de RICHELIEU : "L'autorité contraint à
l'obéissance, mais la raison y persuade".
P.ALBOU (1971) : "Ce qui fait
l'autorité, c'est l'acceptabilité de l'ordre donné".
JP.OBIN ("L'école en question". Conférence
Martinique Janvier 2001) : "De nos jours, c'est de ce
refus d'assumer l'autorité que naît la violence des jeunes".
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Mission du professeur
(BO n°22 du 29 Mai 1997)
:
"Dynamisme, force de conviction, rigueur et capacité à décider sont
nécessaire pour que le professeur assume pleinement sa fonction :
communiquer l'envie d'apprendre, favoriser la participation active des
élèves, obtenir leur adhésion aux règles collectives, être garant du bon
ordre et d'un climat propice à un travail efficace. Il est attentif aux
tensions qui peuvent apparaître. Il exerce son autorité avec
équité". |
E.KANT :
Considère la discipline scolaire comme un
instrument nécessaire de l'apprentissage de la citoyenneté.
S.MILGRAM (1974 cité par J.MEARD et S.BERTONE in .
"L'autonomie de l'élève et l'intégration des règles en EPS".1998)
: Montre que la soumission empêche la personne de
devenir un acteur autonome. Il décrit deux états psychologiques : autonome
et agent. Dans ce dernier, la conscience du sujet est remplacée par la
hiérarchie en tant que critère fondamentale de prise de décision ; le
sujet est complètement déresponsabilisé et exécute les ordres sans opposer
de conflits.
H.ARENDT ("Qu'est ce que l'autorité?" in
"La crise de la culture". 1972): "Puisque
l’autorité requiert toujours l’obéissance, on la prend souvent pour une
forme de pouvoir ou de violence. Pourtant, l’autorité exclut l’usage de
moyens extérieurs de coercition ; là où la force est employée, l’autorité
proprement dite a échoué. L’autorité, d’autre part, est incompatible avec
la persuasion qui présuppose l’égalité et opère par un processus
d’argumentation. Là où on a recours à des arguments, l’autorité est
laissée de côté. Face à l’ordre égalitaire de la persuasion se tient
l’ordre autoritaire qui est toujours hiérarchique. S’il faut vraiment
définir l’autorité, alors ce doit être en l’opposant à la fois à la
contrainte par force et à la persuasion par arguments. (La relation
autoritaire entre celui qui commande et celui qui obéit ne repose ni sur
une raison commune, ni sur le pouvoir de celui qui commande ; ce qu’ils
ont en commun, c’est la hiérarchie elle-même, dont chacun reconnaît la
justesse et la légitimité, et où tous deux ont d’avance leur place
fixée)".
M.TARDIF: ("La pédagogie scolaire et les TIC :
L’enseignement comme interactions, communication et pouvoir" in Les
technologies de l'information et de la communication et leur avenir en
éducation, Volume XXVII, No 2, automne hiver 1999. ) :
"...Mais les enseignants ne font pas qu'interpréter, ils imposent
aussi du sens, ils dirigent la communication
pédagogique et contribuent de la sorte à orienter le programme d'action en
cours en fonction des significations qu'ils privilégient. De ce point de
vue, la communication pédagogique est toujours déséquilibrée et engage des
relations de pouvoir: contrairement à l'idée qui voudrait que l'enseignement soit exclusivement un processus de
traitement de l'information ou encore, un processus de construction des
connaissances, nous pensons qu'il s'agit pour une bonne part d'un
processus d'imposition de signification".
J. HOUSSAYE ("Autorité ou éducation ? Entre
savoir et socialisation: le sens de l'éducation". 1996)
: Montre que la relation d'autorité exclut la construction
d'un véritable rapport à l'autre et que toute autorité est refus de
l'école et de l'éducation.
F.DUBET ("A l'école, une condition, la justice". in
le monde des débats Mars 1999) : "L'autorité ne peut se fonder
que sur la réciprocité: les mêmes règles doivent s'imposer aux adultes et
aux élèves".
J.HOUSSAYE ("Les valeurs de l'école". 1992) : Affirme
qu'il n'y a pas de problème d'autorité à l'école, mais que c'est
l'autorité qui en tant que telle qui fait problème.
J.PIAGET : Dans le courant de
l’Education Nouvelle du début du XXe siècle a montré par ses recherches
expérimentales qu’il existait deux formes de respect : le respect
unilatéral et le respect mutuel. Le respect unilatéral est lié à la morale
hétéronome (morale imposée par le groupe social) et s’appuie sur le
sentiment du devoir . Le respect mutuel est lié à la morale autonome
(morale construite par l’individu lui-même) et s’appuie sur le sentiment
du bien. Pour Piaget, le but de l’éducation morale est d’assurer le primat
du respect mutuel sur le respect unilatéral. C’est grâce à la coopération,
à l’éducation coopérative que se forme la moralité librement acceptée. En
effet, la coopération au sein d’un groupe contribue à réduire
l’égocentrisme et fournit aux enfants l’occasion de concilier leur intérêt
individuel avec une discipline commune. Piaget souhaite ainsi libérer
l’homme de son égocentrisme intellectuel et moral et œuvrer par là-même à
la paix.
A.PROST ("L’enseignement en France.
1800-1967". 1968) :Affirme que les problèmes de
discipline, attribués généralement à l’accès des enfants défavorisés dans
l’enseignement secondaire, tiennent en large partie aux modifications des
méthodes d’éducation. Quelle que soit sa condition sociale ,le rapport de
l’enfant à l’adulte a changé , induisant aussi un nouveau rapport
d’autorité.
J.MEARD et S.BERTONE ("L'autonomie de l'élève
et l'intégration des règles en EPS". 1998) : "Il est
nécessaire de distinguer l'autorité de l'autoritarisme. Si chacun
s'accorde à reconnaître les effets négatifs de l'autoritarisme sur
l'attitude des élèves il est clair également que la relation autoritaire
semble incontournable à propos de l'activité scolaire basée sur
l'obligation de présence".
B.ROSENSHINE (1979) cité par D.SIEDENTOP
in"Apprendre à enseigner l'éducation physique". (1994)
: "Dans certaines classes,
les élèves ne dépendent pas de l'autorité du professeur; ils choisissent
et planifient librement leurs activités et poursuivent leurs propres
intérêts. On observe généralement de la turbulence dans ces classes. La
permissivité, la spontanéité et l'absence d'autorité nuisent non seulement
aux acquisitions en apprentissage, mais également au développement de la
créativité, de l'habileté à résoudre les problèmes, de la capacité à
écrire et de l'estime de soi".
M.P.POGGI-COMBAZ ( "La construction
des inégalités sociales à l'école: l'EPS ne semble pas épargnée" UFRAPS
Besançon): Constate, à l'issue d'une "enquête auprès des
enseignants de deux académies contrastées (Rennes et Lyon)", que "les
enseignants des quartiers défavorisés s'appuient sur la reconnaissance
incontestée de certaines APS pour
restaurer l'autorité de leur enseignement mise à mal dans ce type
d'établissement. Face à des situations conflictuelles, la tradition ferait
donc office de situation refuge rassurante pour l'enseignant. En privant
les élèves d'une activité de "prise de décision motrice" selon
l'expression de P.Parlebas.( 1981), les enseignants tentent de
limiter la marge de manoeuvre de ces acteurs en renforçant le poids des
contraintes structurelles."
P.PRUM (" Une étude sur les punitions" in Cahiers pédagogiques n°287.
1990) : A mené une étude pour le Ministère sur la
"punition" auprès de 130 collèges qui a révélé que la punition était
au coeur même de la pédagogie et de la vie scolaire. Ainsi, il
existe une grande variété des pratiques en la matière, et apparaît
une dichotomie entre les enseignants (dans leur classe) et les non
enseignants ( hors classe) comme caractéristique fondamentale de notre
système scolaire. La permanence est souvent perçue comme un lieu
d'incarcération. Les résultats montrent: un taux de retenue allant parfois
jusqu'à 103% , un taux de récidive de 48%. Il ressort que les principaux
jouent un rôle déterminant , qu'ils privilégient la prévention à la
répression et que la sanction est toujours plus ou moins en synergie avec
la pédagogie. L'auteur propose que "les sanctions, comme
moyens pédagogiques et non de "droits" soient intégrés à la formation
professionnelle d'enseignement, d'éducation et de direction, ceci pouvant
se faire selon trois axes : 1) Une réflexion sur la démocratie, la place
et les droits de l'enfant, et leur transposition au milieu scolaire. 2)
Une formation fondée sur la psychologie de l'enfant et de l'adolescent, la
psycho sociologie de groupe classe, de l'établissement et de la relation
transactionnelle, la sociologie de la société française ( famille,
cultures...), la relation enseignement éducation. 3) Une éducation physique à la maîtrise de
personnelle (par des jeux dramatiques et de l'expression
corporelle)".
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B.ROMEO ("L'EPS en Zone d'Education Prioritaire" in Revue
EPS n°216. 1989) : Décrit la spécificité de
l'intervention pédagogique en ZEP fondé sur un mode directif,
et affirme la nécessité "d'aborder la classe avec distance et
autorité afin de ne pas compromettre les rapports maître - élèves."
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B.DEFRANCE ("Dans
la classe : quelle autorité ?") : "Dans la personne,
le rôle et le statut de l’enseignant, tous les pouvoirs se trouvent
institutionnellement confondus : c’est le même qui enseigne et qui
juge ensuite des résultats de cet enseignement, c’est le même qui fixe les
règles et punit en cas de transgression. Dès lors, en ce qui concerne la
construction des savoirs, la recherche de la conformité se substitue à
celle de la vérité, et, en ce qui concerne l’accès à la loi, il ne s’agit
que d’obéir au "supérieur", en attendant que, grâce aux diplômes, on
puisse soi-même devenir "supérieur ".
S.MILGRAM ("Obedience to authority: an
experimental view. 1974.cité par J.MEARD et S.BERTONE in "
L'autonomie de l'élève et l'intégration des règles en EPS".1998)
: "A défendu la thèse selon laquelle la soumission empêche la
personne de devenir un acteur autonome. Selon cet auteur, une hiérarchie
basée sur l'autorité aurait tendance à exproprier le sujet de son pouvoir
de décision et engendrerait des rapports fusionnels entre le détenteur de
l'autorité et celui qui la subit. MILGRAM décrit deux états psychologiques
: autonome et agent; dans ce dernier cas, la conscience du sujet est
remplacée par la hiérarchie en tant que critère fondamental de prise de
décision. Le sujet est complètement déresponsabilisé et exécute les ordres
sans opposer de conflits."
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