APPRENTISSAGE                Retour 

Définitions (8) Citations (13) Références institutionnelles Références scientifiques (23) Références didactiques (3) Contre arguments -Limites (4) Commentaires (3)
R.M.GAGNE ("The condition of learning". 1970) : "L'apprentissage est un changement dans les dispositions ou les aptitudes pouvant être une acquisition définitive et n'étant pas uniquement attribuable au processus de croissance".

M.REUCHLIN ("Psychologie". 1977) : "Il y a apprentissage lorsqu'un organisme placé plusieurs fois dans la même situation, modifie sa conduite de façon systématique et relativement durable".

O.REBOUL("Qu'est-ce qu'apprendre". 1980) : "Apprendre dérive d'apprenti, concerne le fait d'apprendre à, c'est-à-dire d'acquérir un savoir faire c'est-à-dire une conduite utile et que le sujet peut reproduire à volonté si la situation s'y prête."... "L'apprentissage se défini comme l'acquisition d'un savoir-faire, c'est-à-dire d'une conduite utile au sujet ou à d'autres que lui, et qu'il peut reproduire à volonté si la situation s'y prête".

P.DALCEGGIO ("Qu'est-ce qu'apprendre?". 1991) : "Un changement relativement permanent   qui survient chez celui qui apprend, à partir de son expérience".

R.A.SCHMIDT ("Apprentissage moteur et performance". 1993) : " L'apprentissage moteur est un ensemble de processus associés à la pratique ou l'expérience et conduisant à des modifications relativement permanentes du comportement habile".

JP.FAMOSE ("Aptitude et acquisition des habiletés  motrices". in "Aptitude et performance motrice".JP.FAMOSE et M.DURAND. 1988) : "L'apprentissage moteur est considéré comme un processus interne. Il permet à un pratiquant de modifier de manière assez rapide son comportement chaque fois qu'il se trouve confronté à une situation problème vis-à-vis de laquelle il n'a pas de comportement adapté."

C.AMADE-ESCOT ("Stratégies d'enseignement en EPS : contenus proposés, conceptions de l'apprentissage et perspectives de différenciation" in "Méthodologie et didactique de l'éducation physique et sportive". AFRAPS 1989) : "L'apprentissage en EPS peut se définir comme l'acquisition de pouvoirs moteurs nouveaux, articulant savoir-faire, savoir sur le faire et s'exprimant dans des habiletés motrices plus efficaces parce que plus rapides et plus stables".

F.C.BUTLER ("The Teaching/Learning Process:A Unified, Interactive Model" in Educational Technology. 1985) : " Il y a eu apprentissage, lorsque l'on peut démontrer la présence de nouvelles compétences".  

 

 

C.BERNARD  : "C'est ce que nous pensons déjà connaître qui nous empêche souvent d'apprendre".

M.MERLEAU-PONTY (1942) : "La différence subsiste entre un organisme qui, après dressage a acquis le pouvoir de répondre à un stimulus défini et un organisme qui, après apprentissage réussit des adaptations variées à des situations variées".

JP.ASTOLFI ( "Apprendre... ce n'est pas, c'est plutôt..." in Les cahiers pédagogiques n° 239. 1985) : "Apprendre , c'est se construire des pouvoirs de transformations du réel".

M.DEVELAY : "Apprendre c'est donner du sens à quelque chose qui n'en a pas de façon immédiate".

P.MEIRIEU (1987) : "Apprendre, c'est avoir un projet".

P.MEIRIEU ("La pédagogie différenciée est-elle dépassée?" in Cahiers pédagogiques n°286. 1990) : "C'est l'élève qui apprend et nul ne peut apprendre à sa place".

P.MEIRIEU ("Apprendre, oui… mais comment". 1987) : "Il n’y a apprentissage, c’est-à-dire construction de connaissances, que parce qu’il y a déjà interaction entre des informations et un projet".

 A.GIORDAN ("Des représentations à transformer". 1993) : "Apprendre, c'est mettre en conflit deux représentations qui entraînent un changement de conception".

R.LELARGE : "Un apprentissage est inutile s'il ne sert à rien, s'il arrive à un moment où on en a pas besoin".

A.EINSTEIN : "Un problème sans solution est un problème mal posé".

C.ROGERS ("Liberté pour apprendre". 1973) : "Le seul apprentissage qui influence réellement le comportement d'un individu est celui qu'il découvre lui-même et qu'il s'approprie".

(G.BROUSSEAU ("Le contrat didactique : le milieu, Recherches en didactique des mathématiques ".1990) : "L'objectif final de l'apprentissage est que l'élève puisse faire fonctionner ce savoir dans des situations où l'enseignant aura disparu."

S. FREUD :  " apprendre, c’est investir du désir dans un objet de savoir "

 

 

 

M.DURAND (1988) : Il n'y a situation d'apprentissage que dans la mesure où l'élève est confronté à des tâches qui nécessitent un effort cognitif intense.

JP.FAMOSE (1991) : Il n'y a apprentissage que dans la mesure où il y a un problème moteur... soit quand l' élève doit modifier son comportement pour atteindre un but provisoirement hors de sa portée... L'apprentissage est le processus à court terme qui permet à l'individu de trouver des solutions aux problèmes posés par l'environnement, donc de s'adapter… Le but à atteindre n'est pas la reproduction gestuelle, mais la production d'un effet sur l'environnement.  

JP.FAMOSE- J.BERTSCH-M.DURAND (1985) :  Dans une tâche d'anticipation-coïncidence, (frappe de balle après rebond avec une crosse de  hockey),   montrent que l'augmentation progressive de la difficulté améliore la performance, alors qu'il n'y a pas d'apprentissage quand la difficulté est d'emblée maximale.

J.PAILLARD (1990): "L'apprentissage moteur résulte d'un processus actif d'adaptation". Les travaux en psychophysiologie montrent que seule l'expérience active du sujet permet d'organiser les perceptions.

P.ARNAUD ("La didactique de l'éducation physique" in Psychopédagogie des APS.1983) : "Il n'y a d'apprentissage que par une implication existentielle qui  fait de chaque élève l'agent de son propre guidage dans des situations signifiantes pour lui c'est-à-dire construites par lui".

P.MEIRIEU ("Ecole mode d'emploi. Des méthodes actives à la pédagogie différenciée". 1987) : "Apprendre, c'est avoir un projet, mais aussi, c'est mettre en oeuvre des opérations mentales en vue d'une stratégie efficace".

P.MEIRIEU ("Apprendre, oui, mais comment" 1987) : "Ce qui est déterminant dans un apprentissage, c'est , paradoxalement, le déjà là, ou plus précisément, les points d'appuis auxquels, dans et par le sujet qui apprend, viennent s'articuler des savoirs et des savoir-faire nouveaux".

  G.AZEMAR ("Plaidoyer pour l'aventure motrice" in Revue Esprit n°5. 1975) : "L'activité mise en jeu ne pourra exercer des effets structurants , c'est-à-dire un apprentissage au plein sens du terme, qu'à la seule condition que soit mis en oeuvre des actions ou le sujet est à l'origine du projet....Il faut que le sujet soit responsable du guidage de ses actions....La maîtrise générale des actions dépend de l'étendue des expériences actives du sujet".

B.BERSNSTEIN (1964 Cité par JP.FAMOSE "Vers une théorie de l'enseignement des habiletés motrices" in  "L'enfant par son corps" sous la direction de M.LAURENT et P.THERME. 1987) : "Ce qui est appris, c'est la solution du problème que pose la tâche motrice et non le mouvement qui en résulte".

P.PERRENOUD (1996) : Défini trois conditions pour apprendre : 1) une situation mobilisatrice, porteuse de sens, qui provoque une activité dans laquelle l'apprenant s'implique personnellement et durablement. 2) une situation qui ne menace pas l'identité, la sécurité, la solidarité des apprenants. 3) Une situation sollicitant l'apprenant dans sa zone de proche développement (déséquilibre optimal, obstacle franchissable).

A.GIORDAN ("Apprendre". 1998) : Présente deux niveaux dans l'apprendre.  Le premier niveau se situe au stade de l'information: accumulation d'informations fournies en permanence par l'environnement.  A un deuxième niveau, l'apprenant doit transformer ses savoirs préalables par un processus d'assimilation/ accommodation (Piaget) pour en élaborer  de nouveaux qui seront stabilisés par la suite.

L.S.VYGOTSKY : "Ce qu'un enfant peut faire avec moi aujourd'hui, il pourra le faire demain tout seul". L'origine du développement n'est pas interne mais social et est un processus d'intériorisation, et c'est l'apprentissage qui détermine le développement de l'élève. L'apprentissage précède le développement.

J.PIAGET : Le développement résulte d'un processus interne, d'un déséquilibre et l'apprentissage n'a pas d'effet sur le développement.

 JP.ROUX et M.FLORO ("L’analyse des pratiques d'enseignement au service des pratiques de formation des enseignants". 1996) : Récapitulent quatre exigences fondamentales d'un enseignement socio- constructiviste :1)  "L'apprentissage n'est valable que s'il précède le développement" selon l'expression de VYGOTSKY.  2) Les variables sociales sont  consubstantielles aux processus d'élaboration des savoirs locaux et des outils généraux de la pensée. 3) Considérer les médiations sémiotiques comme fondamentales dans la zone de proche développement. 4) L'élaboration d'outils de pensée"conceptuels" individuels in situ est fondamentale pour favoriser le fonctionnement actuel et doter l'appareil cognitif de schèmes de pensée utilisables dans les résolutions de problème et les apprentissages futurs.  

D.DELIGNIERES ("Apprentissage moteur , quelques idées neuves" in Revue EPS n°274. 1998) : Expose les fondements de l'approche dynamique de l'apprentissage moteur et montre qu'elle permet de "renouveler profondément les conceptions" en matière d'enseignement et d'apprentissage. Elle revalorise notamment les notions d'effort, de répétition, de démonstration, d'intention et de représentation,de la complexité de la tâche.

M.PIERON (1983)-S.SILVERMAN (1985) (cités par D.SIEDENTOP "Apprendre à enseigner l'éducation physique. 1994) : Montrent que les élèves apprennent mieux lorsqu'ils ont de nombreuses occasions de pratiquer des tâches qui ressemblent à celles pour lesquelles ils seront évalués.

J.HOWDEN et M.KOPIEC ("Ajouter aux compétences : Enseigner, coopérer et apprendre aux post scolaires" 2000) : Affirment que le sujet a une influence sur le processus d'apprentissage par ses connaissances antérieures, sa personnalité , son propre mode d'apprentissage et ses facteurs de motivation. Ainsi ,l'apprentissage n'est pas un processus unique, mais propre à chacun.

A.GIORDAN (" Apprendre" 1998) : Relève quatre dimensions à l'acte d'apprendre : 1) La dimension cognitive (le traitement de l'information). 2) La dimension affective (l'intention, la motivation, l'implication). 3) La dimension métacognitive (la conscience de ce qu'on apprend et comment on apprend). 4) La dimension sociale (l'influence de l'environnement... dans l'acte d'apprendre). Il considère en outre que ces quatre dimensions doivent être prise en compte dans le développement des situations d'apprentissage.

R.HELD et A.HEIN (cité par G.AZEMAR  in " L'activité physique de l'enfant".1980) : Ont réalisé une expérience qui consiste à placer dans un local qu'ils ne connaissent pas, deux volontaires munis de lunettes à verres prismatiques. L'un des sujets demeure passif, installé sur un chariot que véhicule le sujet actif. Les résultats montrent que le sujet actif a complètement adapté sa perception visuelle et sa motricité. Il peut atteindre n'importe quel objet et se déplace sans difficulté dans l'espace exploré ; alors que le sujet passif ne parvient toujours pas à apprécier les distances et ne présente aucune adaptation.

J.P.ASTOLFI (" Savoir, c’est pouvoir transférer ? " in Cahier pédagogique n° 408. 2002) : Souligne que " ce qui caractérise un apprentissage, c’est de devenir capable de réutiliser dans de nouveaux contextes non programmés d’avance des savoirs ou des compétences qui ont fait l’objet d’un entraînement préalable à l’école ou au cours de la formation ".

("Désir d'apprendre" par l'équipe de  Réseau' lution n°6. 2000) : "J.BRUNER décrit le développement cognitif comme l'évolution de trois modes de pensées: 1) le mode énactif ( la connaissance chez le tout jeune enfant  est d'abord agir). 2)Le mode iconique (vers 3-8 ans, l'action est transformée en image mentale). 3) Le mode symbolique ( la représentation iconique est traduite en une représentation abstraite). Pour J.BRUNER, ces étapes ne constituent pas des stades, mais des systèmes d'appréhension et de représentation du monde. C'est le conflit entre deux modes qui stimule le développement cognitif et une fois développés, ces trois systèmes fonctionnent de manière parallèle et complémentaire. L'éducation est l' aspect fondamentale du développement cognitif. L'action de l'adulte est une intervention de médiation  et le langage est l'outil privilégié de cette médiation langage ( il sert à se représenter le savoir et à communiquer)"

R.D.WOODS ("Developing Students'Problem -Solving" in Journal of College Science Teaching .1989) : Ses recherches sur la mémoire ont montré que l'on se souvient de 20% de ce qu'on entend, mais de 70 % de ce qu'on formule soi-même.

J.S.BRUNER ("Le développement de l'enfant : savoir faire, savoir dire" 1987.) : A développé l'idée d'"une interaction de tutelle"  comme processus de soutien ou étayage qui est une relation à deux où l'apprenant intervient sur les conditions mêmes de son apprentissage par le mode de communication.

 

 S.BRAU -ANTHONY ("Comment donner du sens aux apprentissages" in Revue EPS n°232. 1991) : En faisant appel aux notions de verbalisation et de prise de conscience en basket avec une classe de seconde, l'auteur se situe dans le courant cognitiviste.

F.BEAUBRUN et P.JUDEY ("Approche dynamique et apprentissage du lancer de javelot" in Revue EPS n° 292. 2001) : Nous livrent un exemple d'application des concepts issus des théories dynamiques de l'apprentissage  en lancer de javelot. En introduisant des perturbations, l'enseignant peut faire apparaître les dysfonctionnements qui perturbent les gestes des élèves et ainsi concevoir des remédiations nécessaires.

B.ICEAGA-TANGUY ("Course de haies hautes. Partir de l'observation. Revue EPS n°295.2002) : Propose de construire des situations d'apprentissage à partir de l'observation du comportement des élèves en situation réelle de course de haies. "C'est en se plaçant en situation de résolution de problèmes que l'enseignant peut d'une part mieux cerner les difficultés que rencontrent les élèves face à des situations peu ou mal maîtrisées et d'autre part mieux interpréter le résultat de l'action".

 

JP.FAMOSE ("Vers une théorie de l'enseignement des habiletés motrices". in "L'enfant par son corps" sous la direction de M.LAURENT  et P.THERME. 1987) : "...Ces connaissances scientifiques sur l'apprentissage moteur ne sont pas directement applicables à la résolution des problèmes pratiques."

R.CHAMPAGNOL ("Aperçus sur la pédagogie de l'apprentissage par résolution de problème. Revue Française de pédagogie .cité par JP.FAMOSE in"Vers une théorie de l'enseignement des habiletés motrices". in "L'enfant par son corps"  sous la direction de M.LAURENT  et P.THERME. 1987) : "Pour le pédagogue, l'utilité pratique de cette somme tout à fait considérables de travaux théoriques et expérimentaux est très modeste sinon négligeable. En effet, dans la plupart des cas, la généralisation des lois établies dans les situations de laboratoires aux situations de la vie scolaire s'est révélée difficile, hasardeuse ou impossible". 

M.TOUSIGNANT et D.SIEDENTOP ( "The analysis of task structures in physical education. Journal of Teaching in Physical Education. 1983) : Montrent que les élèves modifient souvent les tâches que les enseignants leur proposent dans le but de les rendre soit plus faciles soit plus stimulantes.

M.TOUSIGNANT (1981. cité par D.SIEDENTOP "Apprendre à enseigner l'éducation physique. 1994) : A mis en évidence  des stratégies utilisées par les élèves pour cacher leur non participation dans les tâches d'apprentissage, tout en faisant en sorte que l'enseignant ne s'en aperçoive pas:  "les esquiveurs compétents".

  Pour VYGOTSKY, il ne peut y avoir de développement cognitif sans apprentissage. Cette conception s'oppose à PIAGET. "Les processus du développement ne coïncident pas avec ceux de l'apprentissage mais suivent ces derniers..." et ce sont les apprentissages qui fondent ce que VYGOTSKY appelle "la zone proximale de développement".

AFPA " Vocabulaire technique de la formation" Décembre 97 : Par extension de la définition de cette notion (ZPD) proposée par L. S. Vygotsky, il s'agit de la distance entre le niveau de développement actuel tel qu'on peut le déterminer à travers la façon dont l'individu résout des problèmes seul et le niveau de développement potentiel tel qu'on peut l'estimer à travers la façon dont il les résout lorsqu'il est assisté par un formateur ou collabore avec d'autres personnes. C'est dans cette zone que se situe prioritairement l'intervention pédagogique.

J.PIAGET et L.S.VYGOTSKY : Deux approches différentes du développement de l'apprentissage.